Nucléaire : Toshiba admet avoir mal calculé les risques, l'action s'effondre

Par latribune.fr  |   |  447  mots
Le Pdg de Toshiba Satoshi Tsunakawa lors de la conférence de presse du 27 décembre 2017.
La filiale nucléaire du groupe japonais a mésestimé le coût des projets dans lesquels étaient embarquée la société américaine CB&I Stone & Webster, au moment de son rachat l'an dernier. En clôture, mercredi, le titre chutait de plus de 20%.

[Article mis en ligne mercredi 28 décembre à 8h59, mis à jour à 10h55]

Les raisons de la dépréciation d'actifs de "plusieurs milliards de dollars" annoncée mardi par Toshiba sont désormais connues. La direction du conglomérat industriel japonais a reconnu dans la soirée avoir mal calculé les risques lors du rachat par sa filiale nucléaire Westinghouse d'une société du même secteur aux Etats-Unis. "Nous avions jugé à l'époque que les avantage du rachat de CB&I Stone & Webster par Westinghouse étaient supérieurs aux risques", a expliqué le Pdg Satoshi Tsunakawa, lors d'une conférence de presse.

Mais la réévaluation des coûts auxquels est exposée cette firme qui agit dans le domaine de la construction des sites nucléaires ainsi que de la décontamination et du démantèlement, a fait déchanter Toshiba. "Cette réévaluation a été trop tardive", a déploré le Pdg. Les règles comptables américaines imposent une estimation des valeurs des actifs dans l'année suivant leur rachat. Dans le cas présent, Westinghouse a mésestimé au départ le coût de projets dans lesquels était embarquée S&W, d'où la probabilité de devoir prendre en compte une charge exceptionnelle phénoménale toujours en cours d'examen.

La note de Toshiba dégradée

Et le patron de Toshiba de ne pas exclure une révision de la place de l'activité nucléaire au sein du groupe: "A l'heure actuelle, nous n'avons pas pris de décision, mais à l'avenir c'est une possibilité. Je dis cela sans plan concret."

Le titre, dont la cotation a tardé mercredi à l'ouverture, chutait de 20,4% en clôture, tombant à 311,6 yens, le plus bas cours autorisé pour la journée. Il avait déjà lâché 12% mardi.  Le groupe est d'autant plus mal qu'il a perdu en partie la confiance des marchés l'an passé en raison de malversations financières. Et les choses ne risquent pas de s'arranger. L'agence de notation financière Standard & Poor's a dégradé d'un cran à B- la note à long terme de Toshiba. S&P a aussi placé le conglomérat industriel japonais sous surveillance avec une implication négative, ce qui signifie que l'appréciation est sous la menace d'un nouvel abaissement à court terme.

"Le bénéfice net de Toshiba pour l'ensemble de l'exercice 2016/17 sera probablement inférieur à ses prévisions antérieures, et nous pensons donc que ses capitaux propres subiront une érosion considérable, augmentant ainsi la probabilité que son activité et sa situation financière subissent de nouvelles tensions", a justifié S&P dans un communiqué.

(Avec AFP)