Pourquoi Gazprom dope ses profits en dépit de la crise russe

Par latribune.fr  |   |  404  mots
Gazprom a fait mieux que les attentes des analystes en affichant un bénéfice net en hausse de 29%. En revanche, le chiffre d'affaires a baissé de 7% au deuxième trimestre.
Le géant russe de l'énergie a dégagé un bénéfice net de 4 milliards d'euros au deuxième trimestre, soit une hausse de 29% en un an. La baisse du rouble a permis de compenser la chute des cours du pétrole et de gaz.

Le géant gazier russe Gazprom a annoncé lundi avoir enregistré une hausse de son bénéfice net au deuxième trimestre, profitant de la faiblesse du rouble malgré la chute des cours des hydrocarbures et la baisse de ses ventes.

1,4 milliard gagné grâce aux taux de change

Le groupe public a dégagé un bénéfice net de 293,8 milliards de roubles (4 milliards d'euros) entre avril et juin, soit 29% qu'un an plus tôt et plus qu'attendu par les analystes interrogés par l'agence Interfax. Le chiffre d'affaires a en revanche diminué de 4% à 1.265 milliards de roubles (17,3 milliards d'euros).

Les analystes s'attendaient à une progression des profits du mastodonte gazier, car comme l'ensemble du secteur des hydrocarbures russe, il voit ses revenus tirés des ventes de gaz --liées au dollar-- dopés par l'effondrement de la monnaie russe depuis un an. Les variations des taux de changes se sont ainsi traduites par un gain financier de 100 milliards de roubles (1,4 milliard d'euros).

Les nuages s'amoncellent

En revanche, Gazprom fait face à un nombre croissant de difficultés: conflit gazier avec l'Ukraine, l'un des plus gros clients habituellement, tensions avec l'Europe, enquête de la Commission européenne pour abus de position dominante... Dans le même temps, le renforcement de ses liens commerciaux avec la Chine ne doit se traduire dans ses revenus que dans plusieurs années et il peine à concrétiser son projet de gazoduc vers la Turquie, en vue d'approvisionner l'Europe du Sud en contournant l'Ukraine.

Le début de l'année s'est en outre caractérisé par des températures plutôt douces pendant l'hiver, réduisant la consommation de gaz.

Sur l'ensemble des six premiers mois de l'année, ses ventes de gaz en volumes ont reculé de 9% à 221 milliards de mètres cubes, mais l'augmentation des prix exprimés en monnaie russe se traduit par une hausse de 2% de ces ventes semestrielles en valeur à 1.618 milliards de roubles (22 milliards d'euros).

La production de gaz au plus bas

En Europe, les ventes de gaz en volumes ont reculé de 7% à 80,4 milliards de m3. Elles ont diminué de 32% dans l'ex-URSS à 20,9 milliards de m3 et de 4% en Russie à 120 milliards de m3.

Selon le ministère de l'Economie, la production de Gazprom, héritier du ministère du Gaz soviétique, devrait s'élever cette année à 414 milliards de mètres cubes, un record de faiblesse pour la période post-soviétique.

(Avec AFP)