Retraites : les agents grévistes d'EDF réduisent la production d’électricité d’un niveau équivalent à 5 réacteurs nucléaires

Par latribune.fr  |   |  554  mots
La centrale du Tricastin est touchée par le mouvement de grève contre la réforme des retraites. (Crédits : ERIC GAILLARD)
C'est l'équivalent de 5 centrales nucléaires qui est à l'arrêt depuis vendredi soir. Sans attendre le 7 mars, une partie des personnels d'EDF s'est mis en grève reconductible pour protester contre la fin des régimes spéciaux de retraite, actuellement examiné au Sénat. Le mouvement se poursuit ce samedi avec de nouvelles baisses de production d'électricité.

Les agents d'EDF, en grève reconductible contre le projet de réforme des retraites, ont multiplié samedi les actions, portant à près de 5.000 mégawatts les réductions de production depuis vendredi soir, soit l'équivalent de cinq réacteurs nucléaires, a-t-on appris auprès de la CGT et d'EDF.

L'examen des régimes spéciaux de retraites par le Sénat a en effet accéléré le calendrier social. Sans attendre la grande journée de mobilisation sociale interprofessionnelle du 7 mars, avec une France, les salariés de l'énergie ont commencé à se mobiliser en lançant la grève reconductible dès hier. Et le mouvement se poursuit ce samedi. C'est en effet aujourd'hui que les sénateurs se penchent sur la suppression des régimes spéciaux, contenue dans l'article 1er du projet de réforme des retraites proposés par le gouvernement. Cette mesure touche directement les électriciens et gaziers, du moins les nouveaux embauchés.

Pour cette deuxième journée de mobilisation consécutive, les agents d'EDF, en grève reconductible contre le projet de réforme des retraites, ont procédé à de nouvelles baisses de production. Selon l'AFP, s'appuyant sur les données fournies par le site d'EDF, les quatre unités de production nucléaires de Tricastin (Drôme) étaient touchées samedi par des baisses de charge d'environ 2.000 mégawatts. De son côté, la CGT a affirmé que l'unité de Flamanville 2 (Manche) était « toujours aux mains des grévistes pour le quart de matin », ce samedi, tandis que Saint-Alban 2 (Isère) a connu également une baisse de production dans la nuit.

S'appuyant également sur les données EDF, Reuters signale que les centrales de Gravelines (Nord), Paluel (Seine-Maritime) et Saint-Laurent (Loir-et-Cher) sont également touchées.  Du côté des gaziers, la CGT indique la tranche 6 de la centrale thermique de Martigues (Bouches-du-Rhône) « est toujours arrêtée par les agents grévistes », occasionnant une baisse de « 460 mégawatts retirés du réseau ».

Ces baisses sont très encadrées par le gestionnaire du réseau de lignes à haute et très haute tension RTE pour éviter le risque de coupures.

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Pas de clause du grand-père

Dans un tract publié samedi, la CGT affirme que « les agents de la production d'EDF envoient un message clair : ils ne se laisseront pas faire et seront solidaires de l'ensemble des travailleurs pour stopper définitivement (le projet) ». Même si les électriciens et gaziers déjà en poste avant le 1er septembre 2023 doivent normalement être épargnés et conserver leur régime spécial, les syndicats refusent cette « clause du grand-père ».

Déjà dans la nuit de vendredi à samedi, les agents d'EDF ont procédé dans la nuit de vendredi à samedi à plusieurs baisses de production d'électricité, déjà de près de 3.000 mégawatts. Vendredi soir, Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la CGT Energie, a déclaré à l'AFP que les grévistes venaient « d'appeler à généraliser, y compris dans l'hydraulique », indiquant que cela allait s'organiser entre le soir même et samedi. Il a également déclaré que le mouvement durera « a minima jusqu'au 7 (mars) et a maxima jusqu'à la gagne ».