Résultat en baisse : EDF réclame de "légères" hausses de tarifs en France

Par latribune.fr  |   |  476  mots
Le géant de la production d'énergie électrique s'estime impacté par un contexte défavorable dans l'Hexagone conjuguant baisse des prix de gros et moindres rentrées à cause de la réduction de la production locale due aux "contrôles supplémentaires sur le parc nucléaire".
Le groupe publie ce mardi un chiffre d'affaires 2016 en baisse de 5%, pénalisé par la baisse des tarifs et le recul de sa production nucléaire hexagonale "affectée par des contrôles supplémentaires".

Ce mardi, jour de la publication des résultats du groupe, le PDG de l'électricien public, Jean-Bernard Lévy, a déclaré sur RTL que les tarifs de l'électricité en France doivent "augmenter légèrement" pour permettre à EDF d'investir.

Tout en étant particulièrement satisfait pour son "excellente performance nucléaire au Royaume-Uni", l'énergéticien fait le constat d'un contexte défavorable sur son marché domestique conjuguant baisse des prix de gros et baisse de la production nucléaire française. Ainsi, le chiffre d'affaires 2016 a reculé de 5,1% à 71,2 milliards, pénalisé par la faiblesse des prix de gros de l'énergie dans un marché plus concurrentiel, et par une moindre disponibilité des réacteurs en France en raison de contrôles de sûreté supplémentaires.

Pour autant, les résultats 2016 du géant énergétique français EDF se sont révélés meilleurs qu'attendus par les analystes.

EDF a enregistré au titre de 2016 un résultat net courant de 4.085 millions d'euros (-15,3%), un chiffre d'affaires de 71.203 millions (-5,1%). Son résultat net part du groupe a, lui, bondi de 140% à 2.851 millions grâce à des dépréciations moindres qu'en 2015 et un allongement de la durée d'amortissement de certains réacteurs nucléaires en France.

Réduction des coûts, cessions et... augmentation de capital

L'excédent brut d'exploitation (ou Ebitda, soit le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) s'est replié de 6,7% à 16,4 milliards d'euros pour un résultat net courant en baisse de 15,3% à 4,1 milliards, mais ces indicateurs sont supérieurs au consensus d'analystes réalisé par Bloomberg (respectivement 16,1 milliards et 3,4 milliards d'euros). EDF avait en effet pris des mesures pour améliorer sa situation financière: une réduction des investissements et des coûts et un programme de cessions d'actifs de 10 milliards d'euros. En outre, EDF, dont l'Etat détient 85,6% du capital, prévoit de lancer avant fin mars une augmentation de capital de 4 milliards d'euros.

2017 nouvelle "année difficile", le rebond prévu pour 2018

Pour 2017, EDF s'attend à un nouveau recul de son Ebitda dans une fourchette comprise entre 13,7 et 14,3 milliards d'euros, avant un rebond à 15,2 milliards au moins l'année suivante.

"Nous voyons que 2017, comme prévu, sera une année encore difficile, mais que 2018 sera l'année du rebond", a commenté M. Lévy. "On a une capacité à gérer notre cash qui s'est considérablement renforcée et on le montre en confirmant (...) l'hypothèse de cash-flow positif en 2018", a-t-il ajouté.

Le groupe estime en effet que le rebond de ses performances en 2018 devrait lui permettre d'atteindre son objectif de flux de trésorerie (cash-flow) positif. Cet indicateur, qui traduit la capacité de l'électricien public à financer ses investissements et le dividende versé à ses actionnaires, s'est établi à -1,6 milliard d'euros en 2016 contre -2,1 milliards en 2015.

(Avec AFP et Reuters)