Solaire : Nouvelle Aquitaine et Occitanie se disputent la première place du podium

Par Dominique Pialot  |   |  553  mots
Plus de 100 projets et 700 MWc de puissance solaire ont été attribués le 6 août
À elles deux, ces régions ont remporté plus de la moitié des projets solaires attribués le 6 août dernier dans le cadre du dernier appel d’offres pour centrales de grande puissance. Engie l’emporte très largement chez les développeurs. Les tarifs de certains projets ont baissé de 20% depuis mars 2017.

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a désigné le 6 août dernier 103 projets lauréats dans le cadre de la quatrième tranche de son appel d'offres CRE4, pour une puissance totale de près de 730 mégawatts crête (MWc).Cela représente près d'un dixième du parc déjà installé à fin mars, de 8.300 MW. Réservé aux centrales au sol et sur ombrières de parking de grande puissance (entre 500 kWc et 30 MWc), CRE 4 visait à son lancement en 2016 un volume global de 3 GW en 3 ans, un objectif révisé à 4 GW en décembre dernier dans le but d'atteindre un parc de 10,5 GW en fin d'année conformément à la programmation pluriannuelle de l'énergie en vigueur.

Engie fait la course en tête

Selon l'analyse des résultats réalisée par Finergreen, Engie raffle la mise parmi les 31 développeurs lauréats, avec 25 projets pour une puissance totale de 229 MWc. C'est plus du double de Quadran (devenu filiale de Total lors du rachat de Direct Energie en avril 2018) avec 100 MWc et 15 projets. Urbasolar (63 MWc) monte sur la troisième marche du podium.

Ce classement est quasiment identique sur l'ensemble des quatre tranches de CRE 4 attribuées depuis mars 2017. Engie (avec ses filiales CNR, Langa, récemment repris, la Compagnie du Vent et Solairedirect sous l'ombrelle Engie Green) fait toujours la course en tête avec 550 MWc, devant Urbasolar et Quadran, quasiment à égalité avec 194 et 191 MWc. Viennent ensuite Neonen (130 MWc) et Valorem (102 MWc). EDF EN - qui a annoncé en décembre dernier un gigantesque plan solaire de 30 GW à développer entre 2020 et 2035 - ne figure pour le moment qu'à la neuvième place, avec 72 MWc sur ce créneau des grandes centrales qui constitue son cœur de cible.

En termes de capacités déjà installées, Engie est toujours en tête avec 1.000 MWc, . L'objectif de l'ex GDF-Suez est de 2.200 MWc installés à l'horizon 2021. Total, nouveau venu dans cette activité, vise pour sa part 10 GW dans les 10 ans.

La moitié de la puissance attribuée dans deux régions

Sur le plan géographique, les régions Nouvelle Aquitaine et Occitanie se taillent la part du lion, totalisant à elles deux près de la moitié des projets lauréats. Sur cette quatrième tranche, l'Occitanie l'emporte avec 25 projets contre 23 pour la Nouvelle Aquitaine. Mais en termes de volume, la Nouvelle Aquitaine totalise 168,6 MWc contre 157,3 MWc pour l'Occitanie.

À l'inverse, la région PACA ne totalise que 11 projets, derrière Auvergne-Rhône-Alpes, avec 14 projets. Le Centre-Val de Loire (85 MWc pour 8 projets) et les Hauts-de-France (77 MWc pour 6 projets) tirent très correctement leur épingle du jeu.

20% de baisse des prix en 18 mois

Mais le plus spectaculaire reste la baisse des tarifs enregistrée depuis la première tranche de l'appel d'offres en mars 2017. C'est sur cette base que la production sera rachetée pendant vingt ans. De 70,6 euros/MWc en mars 2017, il est passé à 58,2 euros en moyenne sur les différentes catégories. Sur les ombrières de parking, où le tarif est le plus élevé à 83,8 euros/MWc, elle dépasse les 20%. Sans surprise, c'est sur les plus grandes centrales au sol (entre 5 et 30 MWc) que le prix est le plus bas, atteignant d'ailleurs un plus bas historique, à 52,1 euros/MWh, en baisse de 18% depuis mars 2017.