Métaux rares : les secteurs industriels qui souffriront d'une pénurie

Par Marina Torre  |   |  432  mots
Copyright Reuters
Les risques de pénurie de métaux rares, qui proviennent en grande partie de Chine, pourraient nuire aux industriels. Automobile, énergies renouvelables, nouvelles technologie, santé, de nombreux secteurs seraient touchés, comme l'indique une étude menée par le cabinet de conseil Alcimed et publié ce mercredi.

L'industrie souffre d'un manque d'approvisionnement en métaux rares. Antimoine dans l'automobile, Indium pour les producteurs d'écrans plats et de panneaux solaires ou encore Molybdénite pour certains alliages d'aciers... de nombreux types de matières premières connaissent actuellement une situation de pénurie ou sont en passe de l'atteindre. C'est ce que relève la société de conseil Alcimed dans une étude publiée ce mercredi.

"Les enjeux sont forts dans les secteurs ayant pour objectif d'améliorer l'efficacité energétique", explique Yves Lenain, consultant auprès de l'Alcimed. Des élements entrants dans la fabrication des éoliennes ou bien encore des lampes à économie d'énergie sont concernées par la raréfaction de ces métaux précieux. Dans d'autres secteurs, les technologies d'imagerie médicale ou bien encore les écrans LCD qui utilisent du phosphore subissent également des difficultés d'approvisionnement.

Vers un épuisement de l'Antimoine d'ici onze ans

La société de conseil spécialisée en sciences met particulièrement en garde contre les risques d'épuisement de l'un de ces minerais: l'Antimoine. A partir de données de l'Institut d'études géologiques américain, ils prévoit que d'ici 11 ans, l'Antimoine pourrait connaître une rupture de stocks. Ce métal entre dans la composition des batteries au plomb. Au début des années 2000, ce sont les producteurs d'écrans plats de panneaux solaires qui avaient été contraints de trouver une parade à la pénurie d'Indium, une matière qui se trouvait en quantité très faible dans les minerais de zinc.

En cause, notamment, les quotas à l'exportation imposés par la Chine. Le pays totalise entre 90% et 97% de la production des métaux rares, comme l'indique l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. Les terres rares pourraient d'ailleurs fait l'objet d'une plainte de la part des principaux pays importateurs, Etats-Unis, Japon et Union européenne ayant annoncé mi-mars leur intention de déposer une requête en ce sens auprès de l'Organisation mondiale du commerce.

Afin de trouver des solutions de rechange, un certain nombre d'entreprises se sont déjà organisées. "Au Japon, Panasonic, Sharp et Mitshubishi se sont associés pour recycler des métaux rares" rappelle Yves Lenain. Outre-Rhin, des industriels se sont unis pour sécurisé l'approvisionnement en matière première au sein d'une entreprise baptisée Alliance. Parmi eux, des géants de la chimie comme BASF, de l'automobile (BMW, Daimler), ou encore de la sidérurgie (ThyssenKrupp, Stahl-Holding-Saar).

En France également les fournisseurs de métaux rares cherchent à diversifier leurs sources.