Fonderie de Bretagne : entre 1.200 et 2.000 manifestants près de Lorient

Par La Tribune avec AFP  |   |  465  mots
Installée près de Lorient depuis 1965, la Fonderie de Bretagne (350 salariés) fabrique des bras de suspension, des collecteurs et coudes d'échappement, ainsi que des différentiels de boîte de vitesses. (Crédits : STEPHANE MAHE)
Entre 1.200 personnes et 2.000 personnes ont défilé samedi dans les rues d'Hennebont (Morbihan) pour défendre la Fonderie de Bretagne, mise en vente par le groupe Renault et bloquée depuis plus d'un mois par ses salariés. Des tensions qui témoignent de la difficulté des sous-traitants automobiles français.

Des banderoles « La Fonderie de Bretagne doit vivre », « Fondeur oui, chômeur non » et « stop à la délocalisation », ont ouvert la manifestation qui s'est tenue samedi 29 mai pour défendre la Fonderie de Bretagne, mise en vente par le groupe Renault et bloquée depuis plus d'un mois par ses salariés. La préfecture du Morbihan a fait état de 1.200 participants, sans signaler d'incident. La CGT a elle décompté 2.000 personnes.

« La population était là, les élus locaux de tous bords sont venus. C'est une photo un peu rare qu'on n'est pas prêt de revoir. Tout le monde a conscience de la situation », a déclaré à l'AFP Maël le Goff, délégué CGT du site de Caudan, près de Lorient.

Renault avait annoncé le 11 mars dernier la mise en vente de cette usine afin de « garantir un avenir au site et d'y pérenniser les emplois ». Les syndicats demandent eux à rester dans le groupe Renault et le retour à Caudan de volumes de production qui ont été délocalisés à l'étranger.

Héritière des Forges d'Hennebont, créées en 1860, la Fonderie de Bretagne est implantée depuis 1965 à Caudan, où elle emploie environ 350 salariés. Y sont fabriqués des bras de suspension, des collecteurs et coudes d'échappement, ainsi que des différentiels de boîte de vitesses.

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Assignation en justice

Deux délégués syndicaux ainsi que la CGT sont convoqués mardi 1er juin à 14H00 devant le tribunal de Lorient dans le cadre d'un référé pour le blocage de l'usine qui a commencé le 27 avril, a par ailleurs indiqué Maël le Goff à l'AFP.

« Fonderie de Bretagne a signifié au syndicat CGT de l'usine et aux principaux leaders du mouvement de blocage du site leur assignation en justice par voie d'huissier », a confirmé le groupe Renault à l'AFP.

« Comme exprimé jeudi 20 mai 2021, Fonderie de Bretagne a saisi la justice afin de faire cesser le blocage du site de Caudan et permettre la reprise des activités dans les conditions nécessaires de sécurité", a ajouté le groupe automobile qui estime « qu'après quatre semaines de blocage, il est vital que les activités de la Fonderie de Bretagne puissent reprendre et que les salariés qui le souhaitent puissent à nouveau se rendre sur leur lieu de travail ».

Les tensions interviennent alors que de nombreux sous-traitants automobiles, notamment des fonderies, sont en grande difficulté. Fin avril, le gouvernement avait annoncé un fonds de 50 millions d'euros pour accompagner la reconversion des salariés du secteur automobile. Les constructeurs Renault et Stellantis apporteront 10 millions chacun, et les régions seront invitées à y participer aussi.