Un prolongateur d'autonomie pour véhicule électrique

Par Article partenaire - Enedis  |   |  512  mots
(Crédits : EP Tender)
Comment augmenter l'autonomie des batteries sans faire peser de contraintes sur le réseau ou l'environnement ? Ce problème inhérent à l'essor du véhicule électrique pourrait être résolu grâce à l'innovation proposée par la start-up française EP Tender.

La réussite de la mobilité électrique tient peut-être à une question d'autonomie. Actuellement, selon les modèles et les conditions de circulation, la batterie d'un véhicule peut générer de l'énergie pendant 150 à 300 kilomètres, ce qui pose d'évidents problèmes sur les longs trajets. Pour autant, installer de plus grosses batteries sous le capot n'est pas viable selon Jean-Baptiste Segard, fondateur de la start-up EP Tender : « Augmenter la capacité dans le véhicule est une aberration dans la mesure où cela ne réduit pas l'empreinte carbone et où cela fait peser de fortes contraintes sur le réseau électrique. » Les grandes transhumances estivales génèreraient ainsi une demande nettement supérieure à l'offre.

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60 kWh dans une remorque

La réponse à ce casse-tête ressemble à une petite remorque de 400 kilos. Dans cet attelage, les ingénieurs d'EP Tender placent une batterie de 60 kWh qui prolonge de 300 kilomètres l'autonomie du véhicule. Le tout, avec un minimum de contraintes : « L'interface du Tender s'adapte à n'importe quel véhicule sur le marché. Nous travaillons également à robotiser le système d'attelage, ce qui permettrait d'attacher un module à la voiture sans la moindre intervention humaine », explique Jean-Baptiste Segard. Un véhicule pourrait ainsi récupérer (ou « swaper ») 60 kWh d'autonomie en moins d'une minute, une rapidité impossible à atteindre avec une borne de recharge.

Le premier prototype conçu par EP Tender dispose de 38 kWh (soit 175 km d'autonomie) et a été récompensé d'un prix start-up au Mondial Tech 2018, dans la catégorie stockage. Le deuxième, complètement automatisé, devrait être présenté lors de la prochaine édition de Futur.e.s en Seine. L'objectif affiché par Jean-Baptiste Segard est clair : « Nous voulons démontrer que cette solution est viable économiquement, afin de trouver des partenaires industriels et de passer à l'étape supérieure. »

De l'énergie disponible pour le réseau

Dans cette perspective, EP Tender fait valoir un autre atout : lorsqu'ils ne sont pas utilisés, les modules stationnaires se connectent directement au réseau offrant ainsi une réserve d'électricité disponible pour le stabiliser. « Avec chaque euro investi dans un Tender, on convertit 15 véhicules thermiques à l'électrique et on génère plus de 600 kWh de stockage sur le réseau », affirme Jean-Baptiste Segard. Côté écologique, le gain est aussi significatif puisque chaque batterie est partagée et qu'elle permet d'augmenter mécaniquement la part de renouvelable dans le mix énergétique.

À terme, EP Tender se positionne comme l'exploitant de ce futur réseau de prolongateurs mobiles où elle louerait ses modules à des clients, entreprises ou particuliers, mais pourrait aussi les vendre à des sociétés de dépannage. Pour cela, il reste encore quelques verrous à débloquer, comme l'homologation des remorques sur les véhicules électriques. Pour l'instant, les tests sont réalisés sur des Renault ZOE grâce à une dérogation. La balle est donc désormais dans le camp des constructeurs.

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