Redevances aéroportuaires : le PDG d'Air France critique les compagnies du Golfe

Par latribune.fr  |   |  421  mots
Dans son entretien au Figaro, M. Gagey défend en outre le plan d'économies Perform 2020 de sa maison mère Air-France-KLM, qui doit permettre à l'entreprise de "ne pas se satisfaire" d'un "simple retour à l'équilibre".
Dans un entretien au Figaro, Frédéric Gagey rappelle qu'Air France et ses passagers versent chaque année quelque 500 millions d'euros à ADP, alors les compagnies du Golfe paient très peu de redevances aéroportuaires dans leurs pays.

Le PDG d'Air France, Frédéric Gagey, critique samedi les "subventions indirectes" dont bénéficient, selon lui, les compagnies aériennes du Golfe qui versent très peu de redevances aéroportuaires dans leurs pays, dans un entretien au Figaro.

"Il est certain que si les compagnies européennes payaient peu de redevances aéroportuaires comme celles du Golfe, leurs problèmes seraient résolus!", déclare le PDG, interrogé sur cette polémique qui dure depuis plusieurs mois malgré les dénégations des compagnies concernées Emirates, Etihad et Qatar Airways.

"Chaque année, Air France et ses passagers versent quelque 500 millions d'euros à Aéroport de Paris", explique M. Gagey, quand les compagnies du Golfe, selon lui, "bénéficient notamment de subventions indirectes importantes puisqu'elles s'acquittent de très faibles redevances aéroportuaires dans leur pays".

Il rappelle que "la commission européenne s'est saisie du dossier" il y a quelques semaines, en réponse aux protestations de Paris et Berlin qui y voient une "concurrence déloyale" et demandent des négociations entre l'Union européenne et les pays concernés.

Les compagnies aériennes du Golfe font l'objet depuis une dizaine d'années de critiques et de plaintes en Europe, où des groupes s'inquiètent de la concurrence des Emirats arabes unis et du Qatar, dont les aéroports sont devenus de gigantesques plateformes.

Les mêmes critiques ont récemment été formulées par les compagnies américaines American Airlines, Delta Airlines et United Airlines qui ont demandé début mars aux autorités américaines des mesures de protection pour se prémunir d'Emirates, d'Etihad et de Qatar Airways qui ont, selon elles, bénéficié de 42 milliards de dollars d'aides gouvernementales depuis 2004.

Dans son entretien au Figaro, M. Gagey défend en outre le plan d'économies Perform 2020 de sa maison mère Air-France-KLM, qui doit permettre à l'entreprise de "ne pas se satisfaire" d'un "simple retour à l'équilibre". Cet entretien est publié deux jours après l'annonce en comité central d'entreprise d'un nouveau plan d'économies pour réduire de 1,1 milliard d'ici 2017 les coûts d'Air France.

"L'environnement reste tumultueux: la concurrence est extrêmement vive et l'avantage attendu de la baisse des prix du pétrole a été largement absorbé par la hausse du dollar et la baisse de la recette unitaire", estime le PDG.

Interrogé sur d'éventuelles nouvelles réductions d'effectifs, il assure que "si un jour il faut en parler, il n'y a pas de tabou". (AFP)