Viande de cheval : la psychose gagne l'Europe

Par latribune.fr  |   |  639  mots
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Le scandale de la viande de cheval fait le tour de l'Europe au galop. Un nouveau cas vient d'être détecté en Allemagne. Et selon Der Spiegel, le responsable serait à chercher du côté de la Pologne.

Alors que l'Italie vient elle aussi d'être éclaboussée par le scandale samedi, la liste des pays épargnés semble se rétrécir à vue d'oeil. La Pologne vient ainsi d'ajouter son nom à la liste des potentiels responsables dans le scandale de la viande de cheval. C'est en tout cas ce que révèle ce dimanche le quotidien allemand Der Spiegel. Selon le journal citant des responsables européens, la viande de cheval non déclarée trouvée dans des conserves au boeuf retirées de la vente en Allemagne par la chaîne de supermarchés à bas prix Aldi proviendrait d'un fournisseur polonais.

Un fournisseur polonais 

D'après le quotidien allemand, les boîtes de conserves ont été produites par la société allemande Dreistern Konserven, qui, à son tour, a acheté sa viande via un intermédiaire à l'entreprise polonaise Mipol. Mais si Dreistern Konserven reconnaît sur son site internet que des traces d'ADN de cheval avaient été découvertes dans ses produits, la société assure qu'elle est simplement une entreprise de transformation. "Dreistern n'est impliqué ni dans l'abattage, ni le hachage de la viande. Nous achetons de la viande déjà hachée, fraîche ou surgelée, uniquement chez des prestataires certifiés", se défend celle-ci. Notons que ce sont près de 50.000 boîtes qui auraient ainsi été livrées à Aldi, selon le Spiegel, citant le Système d'alerte européen pour les denrées alimentaires (RASFF).

De l'Allemagne à la Pologne... 

Un autre fournisseur non identifié dans le nord de la Pologne aurait de son côté livré près de 20 tonnes de viande d'une valeur de 60.000 euros à la société allemande Vossko via un intermédiaire danois, affirme d'autre part le Spiegel. Vossko fournissait la société Hilcona basée au Liechtenstein, qui à son tour alimentait Gusto, la société allemande qui fabriquait les "tortelloni viande de boeuf" contenant de la viande de cheval et retirées de la vente par la chaîne de distribution à bas prix Lidl en Allemagne et en Autriche.

...en passant par le Liechtenstein et la Slovénie

Par ailleurs, les autorités sanitaires slovènes ont également annoncé dimanche un deuxième cas de viande de cheval non déclarée, dans un plat de tortellini produit au Liechtenstein. Des tests ADN ont confirmé la présence de viande de cheval dans ce plat "de tortelleni au boeuf", et vendu dans la chaîne de supermarchés de l'enseigne néerlandaise Spar, a précisé un porte parole de l'Autorité de sécurité alimentaire et de contrôle vétérinaire et phytosanitaire, Matjaz Emersic, dans un communiqué. Les autorités poursuivent leur analyse afin de déterminer le pourcentage de viande chevaline contenue dans ce produit et ont demandé au distributeur de le retirer des rayons, a-t-il ajouté. Mardi déjà, les autorités avaient déjà révélé la découverte de traces de viande de cheval non déclarée dans des lasagnes surgelées, également distribuées par Spar et produites par la société luxembourgeoise Tavola, une filiale du français Comigel.

En France, l'optimisme semble toutefois rester de mise. Alors que François Hollande a plaidé pour un "étiquetage obligatoire" sur les plats cuisinés lors de l'inauguration du Salon de l'agriculture samedi, les consommateurs se disent plus "confiants" que l'année précédente. Selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France, les Français seraient ainsi 77% a considérer que les agriculteurs sont des personnes en qui les consommateurs peuvent avoir confiance, soit 3 points de plus qu'en 2012. Et ils seraient 69% à estimer qu'ils sont respectueux de la santé des Français, soit 5 % de plus que l'an passé.

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