Couche-Tard-Carrefour : le gouvernement persiste et signe

Par AFP  |   |  309  mots
(Crédits : CHARLES PLATIAU)
Bruno Le Maire pose un refus catégorique à l'éventuel rapprochement ou rachat du groupe canadien Couche-Tard, sur l'entreprise française Carrefour. Le ministre de l'Économie avance notamment l'argument de la « sécurité alimentaire ».

C'est la deuxième intervention de l'État sur le dossier qui lie les géants de la grande distribution, le canadien Couche-Tard et le français Carrefour. Le gouvernement oppose cette fois un refus "clair et définitif" au rapprochement entre les groupes, a affirmé vendredi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.

"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif", a insisté le ministre lors d'un entretien aux médias BFMTV et RMC, après avoir indiqué mercredi qu'il n'était "a priori pas favorable" à une telle opération au nom de la "sécurité alimentaire" des Français.

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"Cette crise sanitaire nous a appris une chose: c'est que la sécurité alimentaire n'a pas de prix", a défendu Bruno Le Maire, évoquant le rôle de la grande distribution pendant le premier confinement pour assurer l'approvisionnement des Français.

Le récent décret de l'État pour s'y opposer

"La sécurité alimentaire est stratégique pour notre pays et donc on ne cède pas l'un des grands distributeurs français", a-t-il encore affirmé, ajoutant que "Carrefour est le premier employeur privé de France avec près de 100.000 salariés" et que le groupe "représente près de 20% de la distribution alimentaire dans notre pays".

Pour s'opposer à ce rachat, le gouvernement peut s'appuyer sur la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers, qui lui permet de bloquer des opérations de rachat dans l'industrie agro-alimentaire.

"Nous avons l'instrument juridique à notre disposition, je préfère ne pas avoir à l'employer", mais le ministère de l'Economie l'actionnera "s'il le faut", a fait valoir M. Le Maire.

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