Nouveau report de la fin du ticket de caisse papier, un « repère » face au « contexte » inflationniste

Par latribune.fr  |   |  583  mots
La fin du ticket de caisse papier devait initialement entrer en vigueur le 1er janvier 2023. (Crédits : Reuters)
Alors qu'elle devait entrer en vigueur le 1er janvier 2023, la fin de l'impression systématique du ticket de caisse a été une nouvelle fois reportée jusqu'au 1er août 2023. Une décision « pragmatique » a fait valoir le cabinet de la ministre déléguée au Commerce, plaidant que l'inflation des produits alimentaires continuant de grimper, il apparaît comme un « repère ».

Le ticket de caisse a encore quelques jours devant lui. Après deux reports, la fin de son impression systématique n'interviendra finalement que le 1er août, selon un décret publié samedi au Journal officiel. Le texte devait, en effet, initialement entrer en vigueur le 1er janvier 2023, puis avait été reporté au 1er avril. Un nouveau décalage qu'il doit à l'inflation.

« Quand vous avez une inflation à 15% dans les rayons, que le ticket de caisse est un repère pour beaucoup de Français, il nous semblait important de garder ce repère » le temps de « passer le pic inflationniste », a ainsi justifié le cabinet d'Olivia Grégoire, ministre déléguée au Commerce qui avait assuré, dimanche dernier, que le nouveau report ne remettait « pas du tout en question le bien-fondé de cette mesure de bon sens », mais relevait d'une décision « pragmatique », adaptée au « contexte » inflationniste. Face à la hausse des prix, notamment de l'alimentaire, nombre de consommateurs continuent de consulter fréquemment leur ticket de caisse pour vérifier le détail de leurs courses.

Lire aussiInflation : deux tiers des Français ont changé leurs habitudes de consommation

Car si l'inflation a ralenti en mars à 5,6% sur un an, contre 6,3% en février, les tarifs des produits alimentaires continuent, eux, de s'envoler. Selon les chiffres de l'Insee publiés vendredi, leur hausse s'est de nouveau accélérée pour atteindre 15,8% sur un an en mars, contre 14,5% sur un an en février et 13,3% en janvier. Dans le détail, les produits frais se sont renchéris de 16,6% sur un an (après 15% en février), et les autres produits alimentaires de 15,6% (contre 14,8%).

Plus de la moitié des Français veulent leur ticket papier

Au-delà de l'inflation, selon Perifem, une association qui réunit les acteurs de la distribution autour de questions énergétiques ou environnementales, les Français sont « encore plus de la moitié à dire vouloir demander un ticket sous format papier ». Son délégué général, Franck Charton, avait ainsi salué dimanche dernier le nouveau report « afin que les enseignes s'organisent pour proposer des solutions dématérialisées alternatives ». De son côté, la Cnil, la commission garante des libertés face au numérique, a publié le 10 mars dernier ses recommandations pour le respect de la vie privée des consommateurs, évoquant des solutions permettant d'obtenir un ticket de caisse sans communiquer de coordonnées personnelles, comme le QR Code.

Des associations de consommateurs comme l'UFC-Que Choisir et Familles rurales ont également émis de nombreuses réserves face à la suppression annoncée du ticket de caisse.

30 milliards de tickets imprimés chaque année en France

Une mesure qui a, pourtant, une ambition écologique puisqu'elle a pour objectif de réduire la production de déchets, alors que près de 30 milliards de tickets sont imprimés chaque année en France. La fin de l'impression systématique des tickets de caisse à l'issue d'une transaction commerciale - sauf demande explicite du client concerne d'ailleurs également les tickets de cartes bancaires et les bons d'achat. Néanmoins, selon le texte du décret, les tickets faisant état d'une opération bancaire annulée, soumise à un régime de pré-autorisation ou faisant l'objet d'un crédit devront toujours être imprimés automatiquement. Ne sont pas concernés aussi les tickets mentionnant la durée d'une garantie légale. Cette mesure découle de la loi « anti-gaspillage et économie circulaire », votée en 2020.

(Avec AFP)