Cité du cinéma : la Cour des comptes évoque un éventuel détournement de fonds

Par latribune.fr  |   |  381  mots
La Cour des comptes critique, dans une "note confidentielle" transmise "à la justice", le financement de la Cité du cinéma créée à Saint-Denis, évoquant des soupçons de "détournement de fonds publics", selon Le Parisien.

La Cour des comptes critique, dans une "note confidentielle" transmise "à la justice", le financement de la Cité du cinéma créée à Saint-Denis par le réalisateur et producteur Luc Besson, évoquant des soupçons de "détournement de fonds publics", rapporte ce samedi Le Parisien.

Pas de confirmation

Le quotidien écrit que ce rapport a été transmis "à la justice" et se trouve sur le bureau de la garde des Sceaux, Christiane Taubira. La Cour des comptes et le ministère de la Justice, interrogés par l'AFP, n'ont pas souhaité faire de commentaire. Aucune confirmation de l'existence de ce signalement n'avait non plus pu être obtenue ce samedi auprès des parquets de Bobigny (le siège social d'EuropaCorp se trouvant en Seine-Saint-Denis) et de Paris, compétent en matière de délits financiers.

Selon Le Parisien, les juges financiers affirment, dans cette "note d'alerte", que "le financement public de la Cité du cinéma, décidé par quelques hauts responsables publics (...) a été effectué pour permettre l'aboutissement du projet qu'une société privée portait pour son bénéfice, le caractère général du projet restant à démontrer".

La société EuropaCorp de Luc Besson, à l'origine du projet achevé en 2012, est visée. Dans cette note citée par Le Parisien, la Cour des comptes insiste sur le "souhait de la présidence de la République", pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, de voir le projet "aboutir". "La proximité de M. Besson et de certains de ses collaborateurs avec les plus hautes autorités de l'Etat a pu favoriser une intervention concertée des acteurs publics", ajoute-t-elle, soulignant que le directeur général d'EuropaCorp Christophe Lambert avait "travaillé auprès de Nicolas Sarkozy pendant la campagne de 2007".

Inauguration en 2012

"Les conditions de montage et de financement de l'opération (...) sont susceptibles de caractériser le délit de détournement de fonds publics et de recel de ce délit", affirment les auteurs de cette note, selon le quotidien. Installée dans une ancienne centrale thermique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la Cité du cinéma avait été inaugurée en septembre 2012 en l'absence remarquée de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, critiquée à l'époque pour avoir "séché" la réception.