Quand l'industrie du tourisme s'inquiète des "scènes de guérilla en plein Paris" et des grèves

Par latribune.fr  |   |  482  mots
Le Groupement national des indépendants de l'hôtellerie et de la restauration (GNI) cite vendredi une enquête qui "montre que les taux d'occupation dans le secteur de l'hôtellerie sont redescendus au niveau de ceux des semaines qui ont suivi les attentats de novembre 2015 et que les tarifs ont baissé de 22%".
A quelques jours de l'Euro, plusieurs représentants de l'industrie du tourisme sont montés au créneau pour évoquer une saison touristique menacée. Ils fustigent les mouvements contre la loi Travail et un contexte anxiogène suite aux attentats du 13 novembre.

Pas encore remis de l'impact des attentats sur les fréquentations de touristes, le secteur montre sa préoccupation alors que les manifestations et préavis de grève risquent de peser sur l'Euro. Dans un communiqué, le Comité régional du Tourisme souhaite ainsi "alerter les pouvoirs publics sur les risques graves que fait peser la situation actuelle sur l'activité touristique de notre destination".

Au premier trimestre, les arrivées hôtelières des Japonais à Paris et en Ile-de-France accusent encore une baisse de 56%, tandis que celles des Russes sont également en repli, de 35%, par rapport au premier trimestre 2015, indique le Comité régional du tourisme dans un communiqué.

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Quant aux Chinois - dont la fréquentation avait explosé en 2015 avec une hausse de 49%, soit un total de 1,2 million d'arrivées - leur présence accuse "désormais une baisse à 13,9%", souligne le CRT, qui est chargé d'assurer la promotion de la destination Paris et Ile-de-France.

"Il est encore temps de sauver la saison touristique"

Il estime notamment que "les événements sociaux" de ces dernières semaines et "les scènes de guérilla en plein Paris, relayés dans le monde entier, renforcent le sentiment de crainte et d'incompréhension des visiteurs dans un contexte déjà anxiogène suite à la prolongation de l'état d'urgence".

A quelques jours de l'Euro de foot (10 juin-10 juillet) "dont la réussite doit montrer au monde entier notre capacité à organiser de grands événements", le président du CRT Paris-IDF, Frédéric Valletoux, juge qu'"il est encore temps de sauver la saison touristique en mettant fin à ces blocages relayés dans le monde entier".

"C'est l'ensemble de la filière du tourisme de loisirs et d'affaires qui est pénalisé. L'enjeu en termes d'emplois est immense puisque 500.000 d'entre eux dépendent de ce secteur dans la région Ile-de-France", estime-t-il.

"La saison touristique à venir est en péril"

Le Groupement national des indépendants de l'hôtellerie et de la restauration (GNI) cite vendredi une enquête qui "montre que les taux d'occupation dans le secteur de l'hôtellerie sont redescendus au niveau de ceux des semaines qui ont suivi les attentats de novembre 2015 et que les tarifs ont baissé de 22%".

"La saison touristique à venir est en péril", estime le GNI dans un communiqué.

"Je crois que même si cela s'arrêtait demain, le mal est quand même déjà un peu fait. Les images qui sont passées à l'étranger font peur. Quand vous voyez une voiture de police brûler, cela ne vous invite pas à venir dans le pays concerné. Les images mettront du temps à être effacées", a estimé vendredi sur RFI Vincent Sitz, président de la commission Emploi, Formation, Handicap du GNI-Synhorcat.

(avec AFP et Reuters)