2,4 milliards d'euros de pertes, un premier semestre noir pour la SNCF

Par latribune.fr  |   |  449  mots
(Crédits : REGIS DUVIGNAU)
Marqué par les conflits sociaux en janvier puis par la crise sanitaire du Covid-19, le groupe ferroviaire voit son résultat net s'effondrer au premier semestre 2020. La fréquentation des TGV a notamment chuté de 55% sur cette période.

La SNCF, "touchée de plein fouet par la crise sanitaire liée au Covid-19", a subi au premier semestre une lourde perte nette de 2,4 milliards d'euros, a-t-elle annoncé jeudi dans un communiqué. Le chiffre d'affaires semestriel a reculé de 21% à 14,1 milliards d'euros, pénalisé par les effets de la crise sanitaire (-3,9 milliards) et des grèves contre la réforme des retraites en janvier (-275 millions).

En effet, au mois d'avril, les capacités de TGV, Transilien et TER étaient respectivement ramenées à 7%, 34% et 16% de l'offre nominale, pour assurer un service minimum malgré le confinement, selon le communiqué du groupe. La restriction de circulation aux frontières a également fait perdre une clientèle massive à la SNCF avec 8% de l'offre nominale en avril pour Eurostar et Thalys. Il en va de même pour la filiale Keolis qui a vu son activité chuter en France (moins de 40% de l'offre de transport et seulement 5 à 10% de fréquentation au plus fort de la crise). Néanmoins, dès le mois de mai et malgré les mesures de distanciation physique imposées, l'activité a repris de manière progressive pour arriver fin juin à 98% de l'activité nominale pour le Transilien, 87% pour le TER et 70% pour les TGV.

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Le transport de marchandises moins impacté

D'après les informations de la SNCF, l'activité de transport de marchandises a quant à elle maintenu environ 70% de son activité au mois d'avril en assurant les services de transports alimentaires, de carburants et de chlore notamment. Le spécialiste de la supply chain Geodis a également été épargné grâce à la mise en place des opérations de charters pour répondre aux demandes urgentes, dans un contexte de capacité de fret aérien fortement réduite. Globalement, le transport de marchandises a presque retrouvé fin juin son niveau d'activité d'avant crise. En effet, à la fin du semestre, le niveau de services du fret ferroviaire était d'environ 85% de l'offre nominale. L'activité mondiale de Geodis oscillait elle entre 90% et plus de 100% du niveau normal.

Mise en place d'un plan de réduction des coûts

Afin d'atténuer les effets de cette crise, le groupe a mis sur la table 1,8 milliard d'euros sur l'année 2020 dans le cadre d'"un plan de crise renforcé et de mesures d'économies exceptionnelles".

Le plan de réduction des coûts aura notamment un impact sur les frais de structure et de fonctionnement et sur le report ou l'abandon de certains projets d'investissements. La SNCF assure cependant dans son communiqué qu'il n'y aura "aucune conséquence sur les emplois de production, ni sur les investissements indispensables au réseau ou à l'exploitation ferroviaire."

(Avec AFP)