Air France-KLM incapable de répercuter la flambée du pétrole dans ses tarifs

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  368  mots
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Le groupe qui vient de publier une hausse de son trafic passagers de 3,7% et de son coefficient d'occupation de 2,5 points en janvier indique que la hausse de recette unitaire ne permet pas de compenser la hausse de la facture pétrolière.

C'est l'une des causes des difficultés d'Air France-KLM et de la quasi-totalité des compagnies aériennes européennes. En raison de la faiblesse de la demande, le groupe ne parvient pas à transférer aux passagers le surcoût de la facture carburant comme il le faisait dans les bonnes années d'avant la crise. Cela s'est encore vérifié ce matin avec la publication des résultats de trafic d'Air France-KLM en janvier. «Le niveau de hausse de recette unitaire au siège kilomètre offert hors change n'est pas suffisant pour compenser celui de la facture pétrolière », indique le groupe dans son communiqué. De fait, la relative bonne performance du trafic passagers (contrairement au fret qui chute de 10,3%), marquée par une hausse du trafic de 3,7% et du coefficient d'occupation de 2,5 points est balayée par le prix très élevé du pétrole.

Selon l'association internationale du transport aérien, (Iata), le prix du kérosène (plus élevé que le brut) s'établissait à 129,2 dollars le baril en moyenne au cours de la dernière semaine de janvier, en hausse de 15,2% par rapport à l'année dernière et de 4,2% par rapport au moins précédent. Selon l'Iata, un prix moyen de 129 dollars le baril de jetfuel (kérosène) alourdirait la facture carburant du secteur de 32 milliards de dollars.

Cette incapacité à répercuter le prix du baril établit constitue, pour les compagnies européennes, la grande différence avec les années 2007-2008 (jusqu'en juillet de cette année là) où la forte demande de transport aérien, elle-même liée à une croissance qui se tenait, permettait d'imposer des surcharges tarifaires sans conséquence sur le remplissage des avions.

Aujourd'hui, avec la crise en Europe ce scénario ne fonctionne plus. Il fonctionne d'autant moins que la concurrence des compagnies à bas coûts sur les vols moyen-courriers et des transporteurs des pays tiers sur le long-courrier fait pression sur les prix. Les compagnies européennes classiques qui ne possèdent pas de structure de coûts intrinsèques suffisamment basse se retrouvent en difficulté. Spanair, et Malev ont déjà jeté l'éponge. Air France est dans une situation inquiétante.