Air France : La grève ne sera pas reconduite vendredi

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  465  mots
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Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) n'entend pas reconduire la grève vendredi quelle que soit l'issue de la réunion avec le ministre des Transports vendredi. Il attend le passage au Sénat du projet de loi sur l'encadrement du droit de grève le 15 février et le passage en deuxième lecture à l'assemblée en espérant que l'obligation faite aux salariés de se déclarer 48 heures avant le conflit sot retirée.

Les premiers vacanciers des congés d'hiver, Air France et le gouvernement peuvent d'ores et déjà souffler. La grève qui s'achève jeudi soir, reconductible dans son préavis, ne sera pas reconduite vendredi. Et cela quelle que soit l'issue de la réunion vendredi entre le ministre des transports Thierry Mariani et l'intersyndicale dans laquelle figure le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL).  Ce dernier, qui a une nouvelle fois démontré sa puissance cette semaine avec une forte mobilisation de ses membres contre le projet de loi contre l'encadrement du droit de grève, va attendre le passage du texte au Sénat, le 15 février, voire  la commission mixte paritaire ou le passage en deuxième lecture à l'assemblée, prévue le 22 février. «Il n'y aura pas de reconduction immédiate de la grève », déclare à La Tribune Yves Deshayes, le président du SNPL. «D'une part parce que nous rencontrons le ministre vendredi et qu'il faut laisser le dialogue se faire, d'autre part parce que le texte sera examiné au Sénat en séance publique le 15 février ». Pour enterrer définitivement la hache de guerre sur ce thème, le SNPL attend que l'obligation pour les salariés de se déclarer gréviste 48 heures avant soit retirée. «La grève de cette semaine montre que cela ne sert à rien. Sans cette disposition, il n'y a pas eu de chaos dans les aéroports pendant la grève. Nous ne sommes pas dans le trouble à l'ordre public », estime Yves Deshayes. En revanche, le maintien de ces fameux 48 heures, la mesure phare du projet de loi, relancerait le conflit. Or le gouvernement semble inflexible sur ce sujet.

Eviter le dépôt d'un préavis pour la continuité de la grève était la priorité du gouvernement.

Pour l'heure, la non reconduction immédiate de la grève permettra à la compagnie de respirer. Une poursuite de la grève, qui impacte son résultat d'exploitation de 8 à 10 millions d'euros par jour, aurait été catastrophique.

Ce mercredi Air France a annoncé pouvoir assurer 65% de ses vols long-courriers et 75% de ses vols court et moyen-courriers jeudi, au quatrième et dernier jour de la grève. Mercredi a réalisé plus de 65% de son programme long-courrier, légèrement au-delà de ses prévisions qui tablaient sur 60% de ces vols, et 75% des vols court et moyen courriers.
S'est ajoutée à la mi-journée à Bastia d'une grève surprise des personnels au sol d'Air France contre le recours par la compagnie à des entreprises sous-traitantes. Tous les vols à destination et en provenance de Paris, Marseille et Nice ont été annulés, à l'exception d'un vol de la compagnie régionale Air Corsica venant de Marseille et détourné sur Calvi.