Droit de grève dans l'aérien : le bras de fer continue entre le gouvernement et les syndicats

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  391  mots
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Après quatre jours de grève contre le projet de loi d'encadrement du droit de grève, la réunion entre le gouvernement et les syndicats ce vendredi n'a pas fait bouger les lignes. Chacun campe sur ses positions mais il n'y a pas eu de préavis déposé.

Le bras de fer continue sur l?encadrement du droit de grève entre le gouvernement et les syndicats des entreprises de transport aérien, les pilotes d?Air France en tête. Chacun est resté campé sur ses positions ce vendredi à l?issue d?une heure de réunion entre le ministre des Transports Thierry Mariani et les représentants des syndicats. Le ministre maintient dans la proposition de loi l?obligation de préavis individuel de 48 heures. Ce point suscite l?hostilité des syndicats qui y voit une entorse au droit de grève. Cela est « nécessaire à l'information et à l'organisation des passagers », a déclaré Thierry Mariani réaffirmant que, selon lui, elle ne compromettait pas le droit de grève.

Après quatre jours de grève, du 6 au 9 février, le gouvernement redoutait le dépôt dans la foulée d?un préavis qui aurait complètement asphyxié Air France. Les syndicats attendent désormais les échéances parlementaires.

« Maintenant c'est le calendrier parlementaire qui gouverne la suite des événements », a indiqué Yves Deshayes, président du SNPL. L?intersyndicale se réunira le 16 février prochain, au lendemain de l?examen du projet de loi au Sénat. La proposition de loi doit revenir le 22 février en nouvelle lecture devant les députés, qui ont le dernier mot.

Alors que la session parlementaire s?achève le 10 mars, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé s?est montré circonspect sur le calendrier parlementaire.

« Plusieurs scénarios sont envisagés », a dit à Reuters Raphael Caccia, trésorier de la Fédération Générale des Transports et de l'Equipement CFDT, n'écartant pas la possibilité d'un appel à la grève. « Les modalités seront déterminées le 16 », a-t-il ajouté.
« Si un mouvement survient pendant les vacances scolaires, ce sera très clairement de la responsabilité du gouvernement, » a dit le président du SNPL. « S'il y a une nouvelle grève pendant les vacances, c'est l'illustration parfaite qu'il fallait ce texte », a répliqué Thierry Mariani. Et si le projet va jusqu?au bout, « ce sera la dernière grève ».

Pendant les quatre jours de grève, Air France a annulé près de 1.200 vols. La compagnie dit avoir perdu 8 à 10 millions d'euros par jour.