Reprise de Sernam : verdict vendredi

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  421  mots
Copyright Reuters
Le tribunal de commerce de Nanterre a mis sa décision en délibéré pour vendredi prochain. Comme nous l'annoncions vendredi, la filiale de la SNCF va maintenir son offre de reprise partielle sur Sernam.

La filiale de la SNCF Geodis a maintenu son offre de reprise de la société de messagerie et de transport rapide Sernam, a-t-on appris mardi de source syndicale. Le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine), après avoir réexaminé le dossier, a mis sa décision en délibéré pour vendredi prochain. Le PDG du groupe Geodis (filiale de la SNCF), Pierre Blayau, a assuré, lundi dans les colonnes de Libération, qu'il allait maintenir son offre de reprise du transporteur Sernam, confirmant nos informations de vendredi. La filiale de la SNCF et l'entreprise BMV prévoient de reprendre 826 salariés sur les 1.600 que compte l'entreprise (1.450 selon certains en raison des départs qui ont déjà eu lieu).

L'obstacle de la baisse d'activité

Mercredi dernier, Bruxelles a précisé qu'elle ne demanderait pas au repreneur de Sernam de rembourser les 642 millions d'euros d'aides reçues par le transporteur avant et au moment de sa privatisation en 2005. Une condition sine qua non pour Geodis au maintien de son offre. Pour autant malgré la levée de cet obstacle, le PDG, Pierre Blayau, souffle le chaud et le froid en précisant qu'il y avait une deuxième condition : la viabilité de Sernam.

Concrètement Geodis redoute que la trésorerie soit insuffisante pour tenir jusqu'au transfert d'actifs, qui devrait avoir lieu d'ici à 30 jours après l'audience. Certains observateurs assurent que Geodis récupère des clients de Sernam. Des représentants syndicaux de Sernam ont en effet fait état d'un pillage de la clientèle par des concurrents.

La direction de Sernam monte au créneau

La direction de Sernam est montée au créneau vendredi en démentant formellement les informations sur la baisse d'activité. "Dans un contexte difficile, régulièrement rendu encore plus compliqué par la diffusion de rumeurs destructrices et génératrices de fortes inquiétudes (...), les équipes de Sernam ont su conserver la confiance des clients de l'entreprise", a indiqué la direction. "Au 31 mars, le chiffre d'affaires par jour affiche une baisse de 21,2 % par rapport au même mois de l'année", a-t-elle ajoutée. Et d'affirmer : "Tout semble désormais réuni pour permettre la reprise de Sernam par Geodis". Au tribunal d'en décider.

Une dérobade de Geodis ou une décision négative du Tribunal qui dans les deux cas se traduirait par une liquidation de Sernam provoquerait une sacrée épine dans le pied du gouvernement à moins de 15 jours du premier tour de la présidentielle.