Bruxelles évite une liquidation de Sernam avant la présidentielle

Bruxelles a décidé que le repreneur n'aurait pas à supporter le remboursement des 642 millions d'euros d'aides reçues par Sernam dans le passé et jugées illégales par la Commission européenne. Il n'y a plus d'obstacles pour le maintien de l'offre partielle de Geodis.
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Comme La Tribune l?avait annoncé il y a 48 heures, Bruxelles a levé ce mercredi l?épée de Damocles qui planait sur la reprise de Sernam par Geodis. La Commission européenne a annoncé que tout repreneur du transporteur français ne sera pas tenu de rembourser les 642 millions d'euros d'aides d'Etat jugées illégales par Bruxelles. Il s?agissait d?une clause suspensive dans l?offre de reprise du groupe français Geodis. Dans son offre initiale, la filiale de la SNCF spécialisée dans le transport et la logistique a prévu de reprendre 826 personnes sur les 1.600 (certains disent 1.450, car des départs auraient déjà eu lieu) que compte l?entreprise. Mais les syndicats ont indiqué que ce chiffre avait évolué. L?audience au tribunal de commerce de Nanterre est prévue le 10 avril.

Reclassement des salariés
Le gouvernement limite donc la casse. En réussissant à convaincre Bruxelles de l'absence de continuité économique de Sernam avant et après sa reprise, il évite une liquidation désastreuse pour la majorité actuelle à trois semaines du premier tour de la présidentielle. Pour autant, jusqu?à 800 personnes se retrouvent sur le carreau. Mais les syndicats espèrent être en mesure de recaser tout le monde. Mardi, les acteurs du transport et le gouvernement ont décidé d'ouvrir une "bourse de l'emploi professionnelle" pour faciliter le reclassement. "Si tous les acteurs de la profession se mobilisent dans la bourse de l'emploi et au-delà dans la cellule de reclassement, nous devrions parvenir à sauver la totalité des emplois des salariés ", selon la CGT, la CFDT et FO.
 

Geodis sème le doute

Le PDG de Geodis, Pierre Blayau, a affirmé mercredi "maintenir" son offre de reprise de Sernam , mais des syndicalistes reçus par la direction de Geodis ont semé le doute en évoquant un probable retrait au vu de la trésorerie du transporteur en redressement judiciaire. "Une des conditions est remplie, celle en provenance de Bruxelles, mais il reste encore une condition, tout aussi importante, celle de la situation financière de Sernam dont chacun s'accorde à dire qu'elle est difficile", a-t-il souligné. "La trésorerie de Sernam doit être suffisante pour financer une période de transition que nous estimons aujourd'hui nécessaire de 30 à 45 jours pour la continuité de l'entreprise", a rappelé le dirigeant, sans précisions sur la situation exacte des comptes du transporteur.

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Commentaires 4
à écrit le 05/04/2012 à 12:49
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Et qui va payer au final....le contribuable. Toutes les institutions francaises et europeenes ne sont pas au service de la population mais essentiellement a celui des politiques...et pares on se demande pourquoi l europe en est la et que les gens vom...

à écrit le 05/04/2012 à 9:54
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tout cela c'est blanc bonnet et bonnet blanc on se voile la face sernam et geodis sont filialle de la sncf pour le routier mais que fait on du fret ferroviaire pourtant appartenant au meme groupe et que nous financons largement par nos impots

à écrit le 04/04/2012 à 23:08
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C'est scandaleux. L'Italie a eu son Alitalia, la France a son Sernam.

à écrit le 04/04/2012 à 17:43
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Quel prix a donc été payé cette décision? Bruxelles est trop habitué aux échanges donnant<->donnant pour n'avoir pas mis une clause masquée!

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