Lufthansa, British Airways, Air France-KLM, le tiercé (perdant) du ciel européen

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  402  mots
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Avec une marge opérationnelle de -6,4% au premier trimestre, IAG qui coiffe British Airways et Iberia, talonne Lufthansa (-5,8%) et distance Air France-KLM (-10,6%)

 Après Air France-KLM et Lufthansa, International Airlines Group (IAG), l'entité qui coiffe British Airways et Iberia, a été ce vendredi le dernier des trois grands groupes aériens européens (hors low-cost) à présenter ses résultats financiers du premier trimestre (janvier-mars). Ce dernier, qui correspond à trois mois creux, se traduit traditionnellement par des pertes pour les compagnies de l'hémisphère nord, même pendant les années fastes. Et IAG n'a pas dérogé à la règle avec une perte opérationnelle de 249 millions d'euros, contre 102 millions l'an dernier. Ceci pour un chiffre d'affaires de 3,919 milliards d'euros, en hausse de 7,8%. A titre de comparaison, Air France-KLM a perdu 597 millions d'euros pour 5,645 milliards d'euros de chiffre d'affaires (+6%) et Lufthansa (381 millions d'euros de pertes opérationnelles pour un chiffre d'affaires de 6,6 milliards, en augmentation de 6%.

Résultat des courses, en termes de marge opérationnelle (pour le coup négative), IAG présente des résultats « plus ou moins en ligne avec ceux de Lufthansa », selon les termes d'un analyste parisien. Le groupe allemand affiche en effet une marge opérationnelle de -5,8%, suivi par le couple British Airways-Iberia (-6,4%), alors qu'Air France-KLM est loin derrière avec -10,6%.

Cherté du kérosène

Tous ont pourtant enregistré une hausse de trafic combinée à une augmentation de la recette unitaire.  Mais cette hausse de revenus n'a pu enrayer la cherté du kérosène. Au premier trimestre, la facture de IAG s'est par exemple envolée de 24,9%, à 1,4 milliard d'euros.
Tous confirment une demande satisfaisante pour les prochaines semaines. IAG la qualifie de solide à Londres, où la tendance reste positive en classe affaires, notamment sur les routes transatlantiques. En outre la bonne discipline des compagnies en termes de capacités (elles sont stabilisées ou légèrement en hausse), permettra d'augmenter la recette unitaire.

Lufthansa et IAG tablent sur un bénéfice sur l'ensemble de l'année, quand Air France-KLM restera en pertes. Le groupe français vise une amélioration au deuxième semestre. Mais c'est surtout en 2013 qu'Air France-KLM commencera à récolter les fruits de sa restructuration, si celle-ci aboutit. En effet, si les négociations avec les syndicats d'Air France pour améliorer la productivité et la flexibilité, aboutissent bien comme prévu d'ici à fin juin, il faudra en effet bien six mois pour les présenter en comité d'entreprisen, avant de les faire entrer en application.