Pourquoi la restructuration d'Iberia sera lourde

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  450  mots
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Avec une perte opérationnelle de 263 millions d'euros au premier semestre, la compagnie espagnole plombe les comptes de IAG, l'entité qui coiffe Iberia et British Airways. Un plan de restructuration sera achevé fin septembre. Il passera par des suppressions de postes à prévenu son directeur général Willie Walsh, un redoutable "cost killer"

Les employés d'Iberia doivent se préparer à des jours difficiles. La compagnie aérienne espagnole en difficulté va faire l'objet d'une restructuration dont le plan sera arrêté fin septembre. «Inévitablement, nous ne serons pas capables d'éviter des pertes d'emplois », à d'ores et déjà indiqué dans un communiqué Willie Walsh, le directeur général d'International Airlines Group (IAG), l'entité qui coiffe Iberia et British Airways depuis leur fusion en 2011.
"Les problèmes d'Iberia sont graves, et l'environnement économique accentue le besoin d'un changement structurel permanent", a-t-il déclaré. 

Pertes prévues en 2012 pour IAG

Avec une perte opérationnelle de 263 millions d'euros au premier semestre, alors que British Airways a réussi à dégager un bénéfice de 13 millions, la compagnie ibérique a fait plonger IAG dans le rouge. Le groupe a en effet publié ce vendredi une perte opérationnelle de 253 millions d'euros alors qu'il était bénéficiaire à hauteur de 88 millions d'euros au cours de la même période de l'année dernière. Ceci, alors que le chiffre d'affaires a fortement progressé de 9,8%, à 9,53 milliards d'euros. Résultat, IAG qui visait jusqu'ici un résultat à l'équilibre en 2012, table désormais sur une « modeste perte opérationnelle », selon Willie Walsh. Par comparaison, Lufthansa vise un bénéfice opérationnel d'environ 500 millions d'euros et Air France-KLM devrait afficher une perte inférieure à 350 millions d'euros selon certains analystes. Sur le seul deuxième trimestre, IAG affiche une perte opérationnelle de 4 millions d'euros à cause d'éléments exceptionnels de 50 millions liés à l'acquisition de BMI. Lufthansa a présenté ce jeudi un bénéfice de 361 millions et Air France-KLM une perte de 66 millions.

Besoin de restructurer

Pendant des années Iberia était souvent cité en exemple parmi les compagnies européennes les mieux gérées. Mais les conditions économiques en Espagne, la concurrence des compagnies à bas coûts qui se sont ruées en Espagne ces dernières années, la cherté du prix du baril (notamment au premier trimestre) la hausse des redevances aéroportuaires et les nombreuses journées de grève des pilotes expliquent les pertes d'Iberia et le besoin de restructurer.

Willie Walsh, un redoutable "cost killer"

La restructuration, qui concernera tous les aspects du fonctionnement" s'annonce lourde. Willie Walsh a déjà prouvé dans le passé qu'il ne lésine pas sur les moyens, notamment les licenciements, pour redresser les entreprises en difficulté. En 2002, lorsqu'il dirigeait Aer Lingus, il avait réduit les effectifs d'un tiers. Passé ensuite chez British Airways, les multiples plans d'économies (et de suppressions de postes) ont permis à la compagnie britannique d'afficher parmi les meilleurs marges du secteur en Europe.