Acquisition d'ADP en Turquie : "nous serons indemnisés à la hauteur du manque à gagner" (PDG)

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  349  mots
Le PDG d'Aéroports de Paris, Augustin de Romanet Copyright Reuters
Invité de Radio Classique ce mardi, le PDG d'Aéroports de Paris, Augustin de Romanet, s'est exprimé sur l'épineux dossier TAV.

Invité ce mardi sur Radio Classique, Augustin de Romanet, le PDG d'Aéroports de Paris (ADP) s'est exprimé sur le dossier TAV, ce gestionnaire aéroportuaire turc dans lequel ADP a pris en mai dernier une participation de 38 % (et 49 % dans TAV Construction) pour 700 millions d'euros. Un dossier polémique dans la mesure où dans la foulée du paiement par le groupe public français, la Turquie annonçait son intention de construire un nouvel aéroport à Istanbul, concurrent de celui d'Atatürk, le principal actif de TAV.

Une menace bien réelle puisque Ankara est bel et bien passé à l'acte en lançant en janvier le processus d'appel d'offres pour la construction d'un aéroport gigantesque (deux fois Roissy) dont une première tranche pourrait voir le jour à l'horizon 2016-2017, bien avant la fin de la concession de TAV à l'aéroport d'Atatürk en 2021. " Le prix impliquait que la concession s'arrête en 2021 (...), nous avons reçu un courrier (des autorités turques, ndlr) nous indiquant que si la concession s'arrêtait avant, ADP serait indemnisé, à la hauteur du manque à gagner", a-t-il assuré.

Enquête interne

Pour autant, si "au global, il n'y a pas eu d'erreurs" commises dans le dossier TAV par son prédécesseur Pierre Graff et ses équipes (Augustin de Romanet est entré en fonction en novembre dernier), "tout ne s'est pas passé comme nous l'aurions souhaité", a indiqué Augustin de Romanet. Ce dernier "n'est pas sûr que le conseil d'administration ait été informé en temps et en heure" de l'imminence de ce troisième aéroport, alors que "ADP s'est entouré des meilleurs conseils".

Lors du prochain conseil, fin février, Augustin de Romanet informera les administrateurs du résultat de son enquête sur le sujet. Pour autant, les propos de Pierre Graff à La Tribune le 31 août montrent bien qu'ADP n'était pas au courant. "Lorsque nous avons acheté, la question de la saturation d'Istanbul se posait. A l'époque, il était question d'y répondre par une piste de décollage ou d'atterrissage supplémentaire, à la charge de l'Etat".