Que vous apporte cette prise de participation dans le groupe turc TAV ?
Je suis très fier de cette opération. Aéroports de Paris change de dimension. Nous avons désormais 37 aéroports dans notre portefeuille gérés directement ou indirectement, qui accueillent 180 millions de passagers. Ce qui nous place parmi les tout premiers groupes aéroportuaires du monde. C'est le résultat d'une stratégie. Nous avions toujours dit que nous avions des besoins de relais de croissance et de croissances additionnelles à moyen et long terme et que nous cherchions à investir dans des aéroports internationaux de plus de 10 millions de passagers, situés dans les pays de l'OCDE ou dans les pays émergents et présentant un fort potentiel de croissance d'Ebitda.
Votre offre valorise TAV à 2,3 milliards de dollars, n'est-ce pas cher payé ?
Non, nous sommes dans la cible de la vraie valeur de cette entreprise, qui affiche un taux de croissance de 18 % par an. Le taux de retour sur investissement se situe à deux décimales. Nous n'avons pas pris de risques stupides sinon nos actionnaires ne nous auraient pas soutenus.
Avez-vous pris en compte que des concessions aéroportuaires, dont dispose TAV peuvent ne pas être renouvelées ou que sans troisième piste d'ici à 2020 l'aéroport d'Istanbul risque d'être saturé ?
Nous avons fait nos calculs en prenant comme hypothèse qu'aucune des concessions ne sera reconduite. Toute reconduction sera forcément du plus. Concernant la troisième piste, il faut savoir que dans le système turc, son financement ne sera pas à la charge de TAV mais à celle des autorités turques.
Craignez-vous une dégradation de votre note ?
Aéroports de Paris restera dans la zone A (ADP est A+ aujourd'hui). Nous n'avons pas d'inquiétude majeure de côté-là.
Après ce succès, allez-vous continuer votre croissance externe ?
TAV a une stratégie de croissance externe que nous suivrons. Pour le reste, nous avons un bon rating. Nous verrons au cas par cas.
Après l'accord signé en 2008 avec Amsterdam Schiphol, vous indiquiez que votre stratégie était d' investir dans des gestionnaires de hubs de Skyteam (l'alliance d'Air France-KLM), or Istanbul est le hub de Turkish Airlines, membre de Star Alliance (Lufthansa, United...). Est-ce compatible?
C'est juste, il y a effectivement une différence d'approche. Avec Amsterdam, nous avons pris une faible participation capitalistique mais nous avons mis en commun des opérations. C'était plus un investissement industriel. Avec TAV, l'approche est différente car nous sommes l'actionnaire de référence et nous allons épouser la stratégie de TAV. Il s'agit d'abord d'un investissement capitalistique. Mais nous essaierons de mettre en place des synergies pour obtenir des ressources additionnelles.
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