Aéroports de Paris reçoit un énorme coup de massue en Turquie

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  367  mots
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TAV, le gestionnaire des aéroports turcs dans lequel ADP a investi 700 millions d'euros l'an dernier a perdu l'appel d'offres pour la construction et la gestion du troisième aéroport d'Istanbul, dont la mise en service est prévue à l'horizon 2017-2018. A cette date, l'aéroport d'Istanbul, la pépite de TAV, doit fermer. ADP se retrouve actionnaire d'une entreprise appelée à devenir un acteur mineur. Son cours de bourse a perdu près de 8%. Celui d'ADP, plus de 2%.

Enorme coup dur pour Aéroports de Paris (ADP). TAV, le gestionnaire des aéroports turcs dans lequel ADP a investi 700 millions d'euros pour rafler 38% (et 49% de TAV Constructions) il y a un an pour profiter du dynamisme de la Turquie et d'Istanbul, a perdu l'appel d'offres pour la construction et la gestion du troisième aéroport d'Istanbul, dont la mise en service est prévue à l'horizon 2017-2018. C'est un consortium turc emmené par le groupe de BTP Limak qui a emporté le morceau en acceptant de payer 22,15 milliards d'euros de loyer à l'administration turque pour la concession de 25 ans de cet aéroport appelé à devenir le plus important du monde. Sitôt annoncé le nom du vainqueur de l'appel d'offres, le titre ADP a chuté à la bourse de Paris, de plus de 2%. Celui de TAV de près de 8% (-7,81%).

Les conséquences sont terribles pour ADP. Dès que le nouvel aéroport ouvrira ses portes à l'horizon 2017, la plateforme d'Atatürk, gérée par TAV fermera. ADP devra batailler pour être indemnisé par le gouvernement turc pour le manque à gagner qu'engendrerait la fermeture d'Atatürk avant 2021, date de la fin de la concession dont jouit TAV sur cet aéroport. Certes les autorités turques ont écrit à ADP qu'elles l'indemniseraient. Dans l'hypothèse d'une ouverture du nouvel aéroport en 2018, les pertes pour ADP seraient de 300 millions d'euros (100 millions par an) a indiqué en février Augustin de Romanet.

« Nous sommes quasiment sûrs que nous serons remboursés à hauteur de 200 à 250 millions. Le manque à gagner serait donc de l'ordre de 20 millions d'euros par an. Le risque n'est pas si élevé que cela », avait-il déclaré. Comme l'a expliqué Augustin de Romanet ce vendredi à plusieurs journalistes, il s'agit d'une estimation personnelle. En outre, quand bien même ce montant s'avérait correct, quel sera le contexte dans trois quatre ou cinq ans quand il faudra ressortir cette lettre, alors que les interlocuteurs d'aujourd'hui ne seront peut être plus là ?

Surtout ADP a, avec TAV, procédé à la plus grosse acquisition de son histoire pour être actionnaire d'un groupe aujourd'hui condamné à perdre son principal actif et qui lui apporte une grande partie de sa la valeur.