Journée de tous les dangers pour Aéroports de Paris en Turquie

Un an après avoir investi dans l'opérateur aéroportuaire turc TAV, ADP saura ce vendredi si son investissement turc est menacé ou s'il est appelé à durer. C'est en effet aujourd'hui que TAV saura si son offre pour la construction et la gestion du troisième aéroport d'Istanbul (qui doit remplacer celui d'Atatürk géré par TAV) est retenue.
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Journée de tous les dangers pour Aéroports de Paris ce jeudi en Turquie. Un an après avoir déboursé 700 millions d'euros pour prendre 38% du capital du gestionnaire d'aéroports turcs TAV et 49% de TAV Construction, ADP saura ce vendredi si son investissement turc est menacé ou s'il est appelé à durer. C'est en effet aujourd'hui que le groupe présidé par Augustin de Romanet saura si l'offre de TAV pour la construction et la gestion du troisième aéroport d'Istanbul -à laquelle il pourrait se joindre comme l'avait indiqué fin février son PDG  lors de la publication des résultats financiers-, est retenue. En effet, le résultat de l'appel d'offres doit être connu ce vendredi, le jour même du dépôt des offres, après un système d'enchères entre tous les candidats. Cité dans la presse turque fin avril, Sani Sener, le PDG de TAV a indiqué que son groupe était prêt pour les enchères du 3 mai.

Le risque d'une perte de 300 mimllions d'euros

Si l'offre de TAV est retenue, ADP pérennisera sa présence sur ce marché extrêmement dynamique. Si elle ne l'est pas, le groupe français sera actionnaire d'une société turque fragilisée, condamnée à perdre son principal actif, la gestion de la plateforme d'Atatürk, le principal aéroport d'Istanbul actuellement. Ce dernier fermera en effet ses portes dès qu'ouvriront celles du nouvel aéroport, à l'horizon 2017-2018, si le calendrier est respecté. En outre, si TAV n'est pas retenu, ADP devra batailler pour être indemnisé par le gouvernement turc pour le manque à gagner qu'engendrerait la fermeture d'Atatürk avant 2021, date de la fin de la concession dont jouit TAV sur cet aéroport.

Les autorités turques ont écrit à ADP qu'elles l'indemniseraient. Dans l'hypothèse d'une ouverture du nouvel aéroport en 2018, les pertes pour ADP seraient de 300 millions d'euros (100 millions par an) avait indiqué en février Augustin de Romanet. « Nous sommes quasiment sûrs que nous serons remboursés à hauteur de 200 à 250 millions. Le manque à gagner serait donc de l'ordre de 20 millions d'euros par an. Le risque n'est pas si élevé que cela », avait-il déclaré.

Le plus grand aéroport du monde

L'appel d'offres concerne la première tranche de travaux de l'aéroport qui consiste en l'installation d'une capacité annuelle de 70 millions de passagers avec une extension prévue d'une vingtaine de millions supplémentaires dans les quatre ans qui suivent. L'autre phase, censée porter la capacité de l'aéroport à 150 millions de passagers par an et en faire le plus grand aéroport du monde (Dubai construit lui aussi un aéroport quasiment aussi colossal) se fera ensuite par paliers en fonction de l'évolution du trafic. « Nous avons évalué le coût du projet à plus de sept milliards d'euros, sans compter les frais de financement », avait indiqué en janvier le ministre des Transports, Binali Yildirim, lors du lancement du projet.

Si TAV l'emporte, ADP aura non seulement limité la casse dans cet épineux dossier turc mais aussi assuré ses positions sur ce marché extrêmement dynamique. Atatürk devant fermer, le nouvel aéroport disposera d'emblée de 60 millions de passagers, sans concurrent, et avec une compagnie basée, Turkish Airlines, très dynamique.

Fraport sur le coup

Outre TAV, l'allemand Fraport  en partenariat avec l'entreprise turque de BTP IC Içtas Insaat, est également candidat. Deux autres offres ont été déposées par des groupes d'entreprises turques.

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Commentaires 2
à écrit le 03/05/2013 à 15:56
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dommage que c'est une autre societe que l'a remporte

à écrit le 03/05/2013 à 8:29
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ADP gèrent-ils leurs affaires aussi piteusement qu'ils "gèrent" la propreté, l'"amabilité" de leurs personnels, les toilettes, l'efficacité des plates-forme parisiennes? Ca promet...

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