Métro, tramways, bus..., les clients prêts à payer plus cher si leur billet est dans leur smartphone

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  723  mots
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Selon une étude du cabinet Accenture réalisée auprès de 4.500 clients dans neuf grandes agglomérations dans le monde, les clients des transports publics seraient prêts à payer leurs trajets au moins 10 % plus cher si ils avaient la possibilité de se servir de leur smartphone comme titre de transport, d'accéder à une application dédiée aux transports et/ou de bénéficier d'une solution de dématérialisation. Ils prévoient aussi d'utiliser davantage les réseaux sociaux.

Payer le métro avec son smartphone et l'utiliser comme titre de transport : 52 % des utilisateurs de transports publics seraient prêts à payer leurs trajets au moins 10 % plus cher pour disposer de tels services. C'est le résultat une enquête du cabinet Accenture réalisée auprès de 4 500 voyageurs urbains dans neuf grandes agglomérations en Allemagne, au Brésil, en Corée du Sud, en Espagne, aux Etats-Unis, en France et au Royaume-Uni.

« Alors qu'il y a une discussion autour de la gratuité des transports publics, cette étude montre que les gens sont prêts à payer pour avoir un service personnalisé. Ils demandent une nouvelle offre, de nouveaux produits», explique Philippe Guittat, responsable mondial de l'offre transport public d'Accenture. « C'est une bonne nouvelle pour les opérateurs. Ils disposent de leviers pour gagner des parts de marché », ajoute-t-il. Selon l'étude, « environ un tiers des personnes interrogées pensent acheter des titres de transport via un terminal mobile en 2013, proportion qui atteint 78 % pour 2014. Cependant, 66 % n'estiment pas avoir actuellement cette possibilité sur leur smartphone ».

Solution NFC

Il y a néanmoins des obstacles. « Pour le paiement sur mobile, il y a la technologie NFC. Or aujourd'hui, le principal frein n'est pas le parc, mais le taux de commission demandés par les opérateurs », explique un directeur d'un groupe de transports public. En attendant, en juin, le réseau de transport géré par Keolis sera le premier grand réseau dont la vente de tickets de bus ou de trams pourra se faire via les mobiles disposant d'une solution NFC. Celle-ci est très utilisée par les opérateurs ferroviaires asiatiques, En Corée, Hongkong et au Japon notamment. Outre la commercialisation, les passagers de l'agglomération caennaise pourront également valider leur titre de transport avec leur téléphone et consulter le solde de tickets, et d'accéder à l'information voyageurs.

Dématérialisation
Par ailleurs, l'étude d'Accenture révèle que trois clients sur quatre estiment que la dématérialisation des titres de transport faciliterait leurs trajets, et une écrasante majorité (92 %) accueillerait favorablement cette avancée technologique. Essentiellement pour gagner du temps. Pour 76 % des sondés la dématérialisation des titres de transport encouragerait les automobilistes à se tourner vers les transports en commun.

En outre, la quasi-totalité des usagers consultés (93 %) souhaiterait pouvoir acheter un seul ticket valable pour différents modes de transport (trains, bus, métro, tramways, Velibs...). Si ce titre unique était proposé, deux tiers des voyageurs (66 %) indiquent qu'ils l'utiliseraient quotidiennement. Le billet unique et la multimodalité  sont en effet les gros enjeux de demain dans les transports publics. Aujourd'hui, le département de l'Oise joue les précurseurs avec son billet unique.

Médias sociaux
En outre, les consommateurs demandent à ce que les compagnies utilisent davantage les médias sociaux. « Plus de 90 % aimeraient connaître les tarifs et promotions en vigueur et être informés des retards ou autres incidents éventuels, des changements d'horaires et des nouvelles technologies par le canal des médias sociaux », souligne l'enquête. Pour Philippe Guittat, « il est indispensable de communiquer de manière personnalisée. C'est nouveau ». En fait, les passagers veulent t passer d'un temps subi à un temps utile. Pour cela, il leur faut des réseaux wifi.

Par ailleurs, dans une logique de "voyages de bout-en-bout", l'information est une donnée-clef. Les opérateurs doivent donc disposer de systèmes pour donner l'information en temps réel (GPS sur les bus par exemple) et les communiquer aux clients. Avec la mise en place de comptes twitter et Facebook , les clients vont être en mesure de communiquer en temps réel aux opérateurs l'état du réseau. Problème, le réseau de chaque agglomération dispose de son système numérique.

Or, pour le généraliser se pose la question du financement, alors que les régions sont confrontées à des problèmes budgétaires. D'où la question posée par certains observateurs : « ne faudrait-il pas valoriser les bases de données clients (à des fins publicitaires par exemple) pour financer le numérique » ? A plus grande échelle, Voyages-sncf.com est lui aussi en train de tester un service, Mytripset, permettant d'organiser son voyage de porte à porte, en proposant des trains, des avions, et progressivement des transports publics, des vélibs..