2.58 milliards d'euros, le coût des valises perdues...ou oubliées dans les aéroports

Par latribune.fr  |   |  390  mots
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Chaque année, 1.600 bagages sont abandonnés dans les halls des aéroports parisiens d'Orly et de Roissy. Dans le monde, 25 millions de valises sont ainsi égarées tous les ans. Des oublis qui coûtent plus de 2.5 milliards d'euros aux compagnies aériennes.

Quoi de mieux pour rater ses vacances que d'égarer ses valises... à l'aéroport ? Chaque année, 1.600 bagages sont abandonnés dans les aérogares d'Orly et de Roissy-Charles-de-Gaulle, qui accueillent, à eux deux, quelques 90 millions de passagers par an. Au niveau mondial, ce sont 25 millions de valises qui sont égarées par leurs propriétaires.

Ces oublis, qui ont lieu majoritairement durant l'été et les périodes de fêtes, énervent autant les compagnies aériennes que les voyageurs, car ils coûtent cher... très cher. En 2011, elles ont ainsi du débourser 2.58 milliards d'euros pour réacheminer les bagages perdus à leurs usagers.

Des valises parfois pleines d'argent

Qui dit colis abandonné, dit bien sûr soupçon d'attentat. Chaque valise oubliée étant susceptible d'être dangeureuse, les démineurs sont obligés d'intervenir. Et leurs trouvailles sont parfois surprenantes... Des dizaines de milliers de dollars en cash sont ainsi régulièrement récupérés.

Les démineurs mettent au moins une demi-heure à lever tout doute de colis suspect. Ils alertent d'abord le propriétaire grâce aux hauts-parleurs. Si ce dernier ne se manifeste pas dans les dix minutes, ils installent alors un périmètre de sécurité, avant de réaliser une radiographie de l'objet à distance. Si rien de suspect n'est repéré, le bagage est ouvert manuellement. Son contenu est ensuite remis à la police aux frontières. La valise part enfin aux objets trouvés. Son propriétaire devra payer une amende pour la récupérer.

Un aérogare évacué dans le pire des cas

En cas de suspicion d'explosif, le périmètre de sécurité est considérablement élargi. L'aérogare peut même être évacué. "Allez vider, un vendredi soir, le hall 2 d'Orly, soit 2.000 ou 2.500 personnes ! Tout le monde attend son tour pour l'enregistrement, personne ne veut perdre sa place, donc personne ne recule", soupire un policier interrogé par l'AFP. Les démineurs ont alors deux options : faire intervenir un robot ou disloquer le bagage avec un canon à eau très puissant. Ce cas de figure reste très rare et "arrive plus souvent en Corse ou au Pays basque que dans les aéroports parisiens", souligne Eric Bompard, chef du centre de déminage de Versailles, qui regroupe les équipes actives sur les aéroports parisiens