Alitalia : encore un sauvetage miraculeux ?

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  351  mots
La Poste italienne pourrait contribuer au sauvetage
Le gouvernement italien propose un soutien financier avec La Poste italienne de 150 millions d'euros à condition que les actionnaires actuels apportent la même somme. A cela s'ajouteraient 200 millions de prêts bancaires. Rome demande aussi un changement de stratégie d'Alitalia.

Un nouveau sauvetage sorti de derrière les fagots pour Alitalia ? Peut être. Le gouvernement italien propose un soutien financier à la compagnie italienne mais en exigeant en contrepartie que les actionnaires existants, dont Air France-KLM, participent à l'augmentation de capital et que l'entreprise change radicalement de stratégie. Poste Italiane, le groupe public postal qui contrôle la compagnie charter Mistral Air, participera à l'augmentation de capital, a fait savoir le gouvernement dans un communiqué, sans fournir d'éléments chiffré.

500 millions d'euros d'aides

Selon Reuters,    La Poste italienne contribuerait à hauteur de 75 millions d'euros, la même somme que prévoit d'apporter l'Etat italien sous forme de garanties de crédit.  Soit 150 millions d'euros de fonds publics. Les actionnaires existants sont appelés à également apporter 150 millions. Ce qui fait 300 millions. S'ajouteraient 200 millions de lignes de crédit accordées par les banques. Soit une aide totale de 500 millions d'euros, très éloignée  des 100 millions d'euros d'augmentation de capital décidés par le conseil d'administration il y a une dizaine de jours.

Reste à voir la position d'Air France-KLM. Celle-ci dépendra notamment des intentions réelles de l'Etat italien lorsque ce dernier demande un revirement stratégique à la direction. Cela coïncidera t-il avec les souhaits d'Air France-KLM,qui estime que la taille de la compagnie est encore trop importante? Un conseil d'administration de la compagnie italienne doit se réunir aujourd'hui.

En 2008, Alitalia liquidée

En 2008, Rome avait déjà concocté un savant montage pour maintenir en vie une compagnie nationale. Après l'échec du rachat d'Alitalia par Air France-KLM, le gouvernement de Silvio Berlusconi avait convaincu plusieurs industriels italiens de venir sauver le pavillon italien. Toutes les conditions avaient été réunies pour rendre Alitalia attractive. Celle-ci avait été liquidée (et les dettes effacées) pour laisser place à une nouvelle Alitalia que l'on a fusionnée avec son principal concurrent Air One, qui avait l'avantage d'avoir une flotte jeune. Délestée de la dette, d'une partie des effectifs, et de ses vieux avions, et de son principal concurrent, Alitalia n'a pas pour autant réussi à redécoller.