SNCF : Transdev veut tester l’ouverture à la concurrence avant l’heure (lui aussi)

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  535  mots
Les subventions des TER ont augmenté de 47% en 10 ans en France. Elles ont baisse de 20% en Allemagne où le marché est ouvert (Crédits : <small>Reuters/<a href="http://www)
Le groupe français de transport urbain propose d'expérimenter avant 2019 l'ouverture à la concurrence du marché ferroviaire des voyageurs.

Transdev embraye le pas d'Arriva, la filiale britannique de Deutsche Bahn, qui a demandé, la semaine dernière, que les régions qui le souhaitent puissent tester dès 2016, et pendant deux ans, les effets de la mise en concurrence des réseaux régionaux, aujourd'hui exploités par la SNCF. Soit bien avant l'entrée en vigueur de l'ouverture à la concurrence des voyageurs à partir de 2019. Ce mardi, lors d'un colloque sur l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire organisé par l'institut national de la consommation (INC), Jean-Marc Janaillac, le PDG de Transdev a, lui aussi, prôné une " ouverture à la concurrence de manière expérimentée avant 2019". Pour lui, ce "serait une excellente chose de la préparer", sur quelques lignes également.

 Intérêt pour les TER et les Corail

Au préalable, il avait expliqué que 2019 constituait "une date ultime" et que "la concurrence pouvait arriver avant" si les autorités organisatrices de transport décident de lancer des appels d'offres pour mettre en concurrence les opérateurs sur les TER ou les TET (trains d'équilibre du territoire, les Corail pour faire simple). Deux marchés, dont l'ouverture à la concurrence intéresse Transdev. 

"Le président de la SNCF a fait récemment une grande déclaration d'amour à l'autocar, moi je vais en faire une au train : nous ne souhaitons pas que les régions soient amenées à fermer des lignes ferroviaires qui seraient trop coûteuses et les assurer en autocar", a-t-il dit.

 Hausse des subventions pour les TER en France

Transdev étant prrésent en Allemagne dont le marché ferroviaire régional est ouvert, Jean-Marc Janaillac a rappelé qu'outre-Rhin, entre 2002 et 2012, le nombre de trains-kilomètres a progressé de 7% et le trafic de 30%. Conséquence : 500 kilomètres de lignes ferroviaires, et 300 gares ont ouvertes ou rouvertes grâce à la concurrence. En outre sur le plan des coûts, il a indiqué qu'en France, le montant des subventions des TER avaient augmenté de 47% en dix ans quant elles ont diminué de 20% en Allemagne pour une offre plus ou moins égale.

Baisse des coûts de 20 à 30%  

Frédéric Versini, de la DG Transports à la Commission européenne, a rappelé que l'ouverture à la concurrence a permis, dans les pays où elle a eu lieu comme l'Allemagne ou la Suède, de baisser les coûts de 20 à 30% pour les pouvoirs publics lors de la première mise en concurrence. Une baisse que l'on ne retrouve d'ailleurs pas pour la deuxième mise en compétition. Des chiffres que réfutent l'ancien ministre Jean-Louis Bianco : "les effets de la concurrence sur les industries de réseaux sont contrastées. Je ne comprends pas d'où viennent ces 20% d'économies", a-t-il dit. 

Bernard Soulage, vice-président de la région Rhône-Alpes en charge de l'Europe et des relations internationales plaide plutôt pour que "le début du processus d'ouverture à la concurrence reste 2019, avec des conventions d'une durée maximale de 8 ans". Ainsi en cas de renouvellement des actuelles conventions juste avant l'échéance de 2019, "l'ouverture à la concurrence se ferait en 2026" pour les dernières régions, "mais en 2024 en moyenne" selon lui. "Ce serait raisonnable. Il faut y aller lentement", a-t-il dit.