Aéroports de Paris va augmenter ses redevances de 2,95% en 2014

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  461  mots
ADP développe fortement l'activité de ses commerces
Une hausse de 2,95%% a été votée ce mardi en commission économique consultative. Toutes les compagnies françaises, y compris Air France, ont voté contre.

+2,95%, c'est, selon nos informations, la hausse de redevances que va appliquer en 2014 Aéroports de Paris (ADP) aux compagnies aériennes présentes sur les aéroports de Roissy Charles-de-Gaulle et d'Orly. Cette augmentation de tarifs a été votée ce mardi à l'issue de la dernière réunion sur le sujet de la commission consultative économique (cocoeco), composée des représentants de différents ministères, de la direction générale de l'aviation civile (DGAC), de plusieurs associations professionnelles, dont plusieurs représentants les compagnies aériennes, tandis que certains gros clients comme Air France ou Easyjet sont présents directement Si cette hausse est inférieure à la fois au plafond autorisé par le contrat de régulation économique (CRE) 2010-2014 passé entre l'Etat et ADP (+3,74%), mais aussi de manière presque symbolique à celle décidée de l'an dernier (+3%), elle est refusée par l'ensemble des compagnies aériennes françaises, notamment Air France, qui depuis plusieurs années, s'abstenait pour afficher son soutien à la livraison ces dernières années par ADP de plusieurs infrastructures de qualité (le satellite S4 à Roissy 2, en particulier).

 Refus des compagnies françaises

Air France fait donc cette année front uni avec le Scara (le syndicat des compagnies autonomes) qui représente la quasi-totalité des autres compagnies tricolores (Aigle Azur, Air Caraïbes, XL Airways, Europe Airpost…), la FNAM (fédération nationale de l'aviation marchande), la plus grosse organisation professionnelle du secteur, dont elle est d'ailleurs membre, mais aussi l'IATA, la puissance association internationale du transport aérien, laquelle a été la plus virulente ce mardi.

"Cette hausse de 2,95% est quatre fois supérieure au niveau d'inflation retenu (+0,689%), déplore à La Tribune Alain Battisti, le président de la FNAM. Nous sommes en mode survie. Nous demandons tous les jours des efforts à nos salariés et à nos sous-traitants et nous colle une telle hausse de redevances en nous disant qu'on a de la chance. C'est inacceptable. Nous ne pouvons pas continuer de financer les excellents résultats financiers d'ADP, contrôlé majoritairement par l'Etat, alors que le ministre des Transports avait constaté que la chaîne de valeur dans le transport aérien était mal partagée".

Interrogé, ADP n'a pas souhaité faire de commentaires. La Fnam était prête à accepter une hausse calée sur l'inflation. Le Scara avait, quant à lui, demandé une baisse de 5%.

 Comme pour la TVA, les compagnies expliquent qu'elles ne pourront pas répercuter sur les voyageurs cette hausse de recevances dans un contexte de morosité économique. "Le prix moyen de nos billets a baissé de 3% l'an dernier", expliquait la semaine dernière le Scara.

 Représentant les compagnies aériennes étrangères, le BAR (Board Airlines Representatives), s'est abstenu. Easyjet a voté pour.