Pourquoi Lufthansa divorce d'avec Turkish Airlines

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  366  mots
Lufthansa met fin à ses accords de code-share avec Turkish Airlines
La compagnie allemande met fin à ses accords de partage de codes avec son "partenaire" turc qui devenait un concurrent un peu trop redoutable...

Qu'il paraît loin ce jour de décembre 2006 où Lufthansa était fière d'avoir parrainé l'entrée de Turkish Airlines dans Star Alliance. Aujourd'hui, la compagnie allemande met fin à une grande partie de ses accords commerciaux avec le transporteur turc, "une coopération qui n'est plus rentable économiquement".

Mais la raison officieuse est ailleurs.  Vu son développement spectaculaire similaire à bien des égards à celui des compagnies du Golfe, Turkish Airlines est devenue davantage un concurrent redoutable qu'un partenaire. Tous les accords de partages de codes entre Turkish et le groupe Lufthansa (qui comporte aussi Swiss et Austrian Airlines) s'arrêteront en 2014. Une "décision unilatérale" que "n'approuve pas" Turkish Airlines.

Un partenaire qui se transforme en concurrent.

 Avec un réseau aujourd'hui devenu le plus important du monde en termes de nombre de destinations desservies, un hub idéalement situé sur les axes Europe-Asie, des coûts inférieurs à ceux en vigueur en Europe en raison du faible prix de la main d'œuvre, mais aussi une très forte montée en gamme en termes de produits, Turkish Airlines est devenue au fil des années un concurrent redoutable de son principal "allié" européen.

Partage des coûts et des recettes, la solution avortée

 Il n'y a qu'un seul moyen pour enrayer une telle offensive : partager les coûts et les recettes des deux compagnies sur un plan de vols défini en commun avec une harmonisation des prix et des horaires. Baptisé "joint-venture dans l'aérien", même s'il n'implique pas de participations croisées, ce système est très avantageux pour les compagnies confrontées à la concurrence féroce d'un partenaire disposant d'une structure de coûts inférieure. Lufthansa y a bien pensé. Mais les négociations ont échoué.

Un exemple pour Air France-KLM

Chez Air France-KLM ou British Airways qui ont noué des accords commerciaux avec des compagnies du Golfe (Etihad Airways pour le groupe français et Qatar Airways pour la compagnie britannique), la décision de Lufthansa ne peut que les conforter sur l'intérêt de signer des « joint-ventures ». Air France-KLM ne s'en est pas caché. C'est l'un de ses objectifs avec Etihad.