La SNCF dans le rouge en 2013

Par latribune.fr  |   |  645  mots
Le président de la SNCF Guillaume Pépy a déclaré ce lundi qu'il y aura "un résultat exceptionnel négatif qui viendra en déduction du résultat de l'année", a-t-il ajouté, faisant état d'un "résultat récurrent qui sera positif", mais plongera dans le rouge du fait de cette dépréciation du parc TGV. (Crédits : (c) Copyright Thomson Reuters 2012)
Le PDG de la SNCF Guillaumé Pepy attribue notamment cette perte à une dépréciation du parc TGV qui plombe les comptes de la compagnie ferroviaire.

La SNCF en perte en 2013 ? C'est ce qu'a annoncé ce lundi soir son président Guillaume Pepy lors de ses voeux à la presse. "Nos commissaires aux comptes nous imposent ce qui s'appelle un test de valeur sur le parc des TGV (...) dont le montant, qui n'est pas aujourd'hui fixé, sera à déduire du résultat de la SNCF", a-t-il indiqué.

La marge opérationnelle du fret ferrovaiaire va être de -170 millions d'euros en 2013

"Il y aura un résultat exceptionnel négatif qui viendra en déduction du résultat de l'année", a-t-il ajouté, faisant état d'un "résultat récurrent qui sera positif", mais plongera dans le rouge du fait de cette dépréciation du parc TGV. Les résultats financiers de la compagnie seront publiés le 13 février.

Par ailleurs, la marge opérationnelle du fret ferroviaire, qui était de - 400 millions d'euros en 2010, devrait être de -170 millions d'euros en 2013, et passer à -120 millions en 2014.

"2014 sera une année de travaux (...) ça nous effraie"

Par ailleurs, "2014 sera une année de travaux", a-t-il déclaré. En Ile-de-France par exemple, ils seront multipliés par 2,5 par rapport à 2012, "ça nous effraie". Le président de la SNCF, évoquant le "rythme de transformation" de l'entreprise, s'est dit "décidé à l'accélérer".

Il souhaite notamment "produire moins cher", appliquer "les méthodes industrielles au chemin de fer", et continuer à "diminuer les coûts d'investissement", soulignant que "ce sont 150 millions d'euros que nous n'avons pas dépensés en 2013 (...) Il faut faire baisser les coûts pour faire baisser les prix", a-t-il ajouté.

Un "nouveau modèle de TER"

Un "nouveau modèle de TER" devrait également être proposé aux régions, en charge du transport régional, et dont plusieurs ont fait part de leur grogne envers la SNCF. Guillaume Pepy, à la tête de la SNCF depuis 2008, souhaite "un nouveau modèle de production, moins cher".

Il a également évoqué le cadre social harmonisé, qui concernera l'ensemble des entreprises ferroviaires, et pour lequel les négociations ont commencé: "notre obsession, c'est la préparation de la concurrence. La date relève des politiques. On met le paquet sur le cadre social harmonisé. (...) C'est la condition pour que le secteur s'en sorte".

Jean-Paul Huchon "très inquiet"de l'exploitation des lignes de trains dévolues à la SNCF

Plus tôt ce lundi, Jean-Paul Huchon, président du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), s'était dit lundi "très inquiet" de l'exploitation des lignes de trains dévolues à la SNCF, notamment après des incidents sur le RER B pourtant rénové.

"Pour la SNCF, même si on l'exprime de façon courtoise et modérée, on est très inquiets (...) On a l'impression, alors que des centaines de millions d'euros s'abattent sur le transport public, que l'exploitation quotidienne ne fonctionne pas", a déclaré Jean-Paul Huchon, également président (PS) du conseil régional d'Ile-de-France, dans une interview à Mobilettre, lettre spécialisée sur les transports. Ce dernier avait reçu en novembre, avec les autres élus franciliens du conseil d'administration Guillaume Pepy, et la directrice générale de Transilien, Bénédicte Tilloy.

"Choquant"

"A chaque fois qu'un incident de trafic se produit, d'un seul coup semble se détricoter l'acquis initial. On vient ainsi de dégager 500 millions d'euros pour le seul RER B, à la fois pour le matériel et l'infrastructure, et ce sont des centaines de milliers de personnes qui sont affectées par un problème électrique!" a renchéri Jean-Paul Huchon Huchon, trouvant cela "choquant".

Mercredi dernier, le trafic a été interrompu pendant une grande partie de la journée sur la partie nord du RER B exploitée par la SNCF en raison d'une panne de caténaire, obligeant les voyageurs à gagner à pied et sur les voies la gare d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).