Conforté chez Veolia, Antoine Frérot défend un dépôt de bilan de la SNCM

Par latribune.fr  |   |  682  mots
Pour Antoine Frérot, c'est à la Caisse des Dépôts de prendre le contrôle de Transdev, actionnaire de la SNCM. (Reuters)
Tout juste reconduit à la tête de Veolia par le conseil d'adminsitration, Antoine Frérot a de nouveau défendu un dépôt de bilan de la SNCM, afin de "pouvoir travailler sereinement".

Comment régler le problème du "boulet" SNCM ? Le PDG de Veolia Antoine Frérot a de nouveau défendu jeudi un dépôt de bilan de la compagnie maritime, en difficulté, afin de "pouvoir travailler sereinement" à l'abri des lourds remboursements d'aide exigés par la justice européenne.

"Une solution viable pérenne et équilibrée"

"Ce qui me paraît inévitable, c'est de trouver une solution viable, pérenne et équilibrée. Une solution viable, pérenne et équilibrée c'est d'abord une solution qui écarte de l'entreprise ou des activités les amendes (de 440 millions d'euros, ndlr) de Bruxelles", a déclaré le patron de Veolia lors d'une conférence téléphonique de présentation des résultats annuels du groupe.

"Une fois qu'on a fait ça, il faut trouver une solution économique qui soit équilibrée. Tout ceci, me semble-t-il, ne peut se faire que dans le cadre d'une protection du tribunal de commerce pour pouvoir travailler sereinement", a déclaré Antoine Frérot.

Dans le cadre d'un accord de désengagement de sa division de transports collectifs Transdev (détenue à 50-50 avec la Caisse des Dépôts), Veolia devait initialement reprendre en direct les 66% du capital de la SNCM détenus par Transdev.

Recentrage sur l'eau, les déchets et l'énergie

Mais le groupe français, qui se recentre sur ses métiers de l'eau, des déchets et de l'énergie, y a finalement renoncé, invoquant la double condamnation européenne obligeant la SNCM à rembourser 440 millions d'euros d'aides publiques jugées illicites. Veolia, via Transdev, refuse désormais d'injecter de l'argent dans la SNCM, dont le plan de redressement noué avec l'Etat prévoit notamment la commande de nouveaux navires.

Le conseil de surveillance de la compagnie maritime marseillaise, qui devait se prononcer mardi 25 février sur la commande de nouveaux bateaux, éléments essentiels du plan de relance de la société, n'a pas abouti à une décision ferme. En s'abstenant, l'État a figé le processus. Un nouveau rendez-vous a été fixé au vendredi 7 mars.

"Les atermoiements du gouvernement vont aboutir à l'impossibilité de réaliser ces objectifs et conforter les actionnaires Veolia, Transdev dans leur volonté de déposer le bilan de l'entreprise", a commenté Roland Blum, le maire-adjoint en charge du Développement économique à la Ville de Marseille, qui accuse l'État de préparer la liquidation de la compagnie

>> Lire : SNCM : le calendrier de nouveau repoussé

Antoine Frérot renforcé par le conseil d'adminstration

Pour Antoine Frérot, c'est à la Caisse des Dépôts de prendre le contrôle de Transdev. Elle a "toujours vocation" à le faire, a-t-il indiqué :

Cela, elle le fera quand Transdev sera débarrassé, je dirais, du "boulet" SNCM. Je ne peux pas vous donner une date, mais une fois le problème de la SNCM extrait de Transdev, la Caisse des Dépôts prendra le contrôle de Transdev.

Veolia Environnement a annoncé jeudi des résultats récurrents en nette hausse au titre de 2013, grâce notamment à ses réductions de coûts, et a dit viser une solide croissance en 2014.

Ces annonces interviennent au lendemain de la décision du conseil d'administration de Veolia de renouveler pour quatre ans le mandat du PDG du numéro un mondial du traitement de l'eau et des déchets, Antoine Frérot, dont le poste semblait menacé ces derniers jours.

>> Lire : Le conseil d'administration de Veolia veut reconduire Antoine Frérot

Perte nette de 135 millions d'euros au titre de 2013

Veolia accuse toutefois une perte nette part du groupe de 135 millions d'euros au titre de 2013 qui inclut en particulier des provisions pour restructuration, à hauteur de 141 millions d'euros, ainsi qu'une perte de valeur de l'activité Propreté en Allemagne pour 150 millions.

L'entreprise a également enregistré au titre de 2013 un résultat net récurrent de 223 millions d'euros (contre 58 millions en 2012), un résultat opérationnel récurrent de 922 millions (+16,9% à change constant), un Ebitda de 1.796 millions (-4,1% à périmètre et change constants) et un chiffre d'affaires de 22,3 milliards (-1,8%).