Big bang à Air France, le SNPL perd son siège au conseil d’administration (juste avant la grève des pilotes)

Par latribune.fr  |   |  366  mots
Majoritaire chez les pilotes de la compagnie, le SNPL a perdu mercredi son siège au conseil d'administration au profit du SPAF (syndicat des pilotes d'Air France), minoritaire aux dernières élections professionnelles.

C'est une énorme claque pour le puissant syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), contre-pouvoir historique au sein d'Air France (un poids qu'il ne perd pas pour autant). Alors que le SNPL national fait l'objet de nombreuses critiques pour son préavis de grève de 27 jours à partir du 3 mai, sa section Air France, la plus puissante, majoritaire chez les pilotes de la compagnie a perdu mercredi son siège au conseil d'administration au profit du SPAF (syndicat des pilotes d'Air France), minoritaire aux dernières élections professionnelles, selon des sources concordantes.

"Victime de l'usure"

Même s'il ne s'agit que du conseil d'administration d'Air France l'une des deux grosses filiales d'Air France-KLM (où le SNPL est représenté) et que la participation n'a pas été que de 40%, ce résultat, à un an des prochaines élections représentatives au comité d'entreprise, est "une défaite lourde" pour le SNPL, "victime de l'usure", a commenté le représentant d'un syndicat des personnels au sol. Aux dernières élections au CE, le SNPL avait totalisé 72% des voix des pilotes.

La CFE-CGC conserve son siège

Le plus souvent pris de haut par la direction et le SNPL, le SPAF, syndicat constestaire et hostile au plan de restructuration Transform, a remporté 58,20% des suffrages contre 41,80% pour le SNPL, à l'issue du second tour qui a également permis à la CFE-CGC de conserver son siège pour les cadres, selon les résultats officiels. En 2010, le SNPL (syndicat national des pilotes de ligne) avait décroché son siège avec 56% des voix dès le premier tour.

Lors du premier tour en mars, les personnels au sol non cadres et les hôtesses et stewards avaient élu leurs représentants, soit trois sièges pour les premiers (CGT, CFDT, FO) et un pour les seconds (intersyndicale UNSA-SNPNC/FO).

Il s'agissait des premières élections internes depuis la mise en oeuvre du plan de restructuration Transform, qui a entraîné depuis 2012 plus de 5.100 départs et 2.800 autres d'ici 2015.

"Ce résultat est la conséquence du plan Transform. Le SNPL a demandé trop aux pilotes sans contreparties. En retour, l'entreprise ne s'est pas vraiment transformée", a estimé Fabrice Cueille, président du SPAF.