DreamJet, une compagnie française "tout business" défie Air France

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  515  mots
Frantz Yvelin, l'un des confondateurs de L'Avion, cette compagnie 100% classe affaires mise en service en 2007 et vendue depuis à British Airways, relance une compagnie avec le même concept.

Bis Repetita pour Frantz Yvelin. Cofondateur de L'Avion en 2007, unique concept français de vols long-courriers 100% classe affaires, disparu depuis avec le rachat de la compagnie par British Airways en 2008 (qui l'a fusionné avec sa filiale Openskies), il lance aujourd'hui avec un ancien de Jet Airways, Peter Luethi, DreamJet, une compagnie également positionnée sur ce créneau, dont les vols démarreront début juillet. La société a déposé auprès de la DGAC un dossier de demande de licence d'exploitation et un dossier de demande de CTA (certificat de transport aérien). L'instruction du dossier de délivrance du CTA est encore en cours. « Elle ne pose pas de difficulté particulière », dit-on à la DGAC.  Une fois le CTA délivré, la licence d'exploitation sera octroyée.

Roissy-Newark

DreamJet ressemble très fortement à L'Avion. Comme pour l'Avion qui était la marque commerciale d'une société baptisée Elysair, DreamJet ne sera peut être pas le nom commercial de la compagnie. Les points communs entre les deux projets sont nombreux : même route (Paris-New-York Newark), même si l'aéroport parisien diffère (Roissy pour DreamJet quand L'Avion était basée à Orly), même type d'appareil (le Boeing 757: celui de DreamJet est loué à Icelandair), même concept de vols 100% classe affaires « à des prix  inférieurs à celui des opérateurs existants", dit-on, avec une configuration en revanche inférieure de 10 sièges (5 rangées en moins, 80 sièges contre 90 pour l'Avion), à propos desquels aucune précision n'a été donnée, à part que cette « classe affaires sera une classe affaires standard ». 

Les précisions devraient être dévoilées début juin, au moment de l'ouverture des réservations. Un deuxième appareil est prévu en fin d'année.

30 millions d'euros levés

La compagnie annonce avoir levé 30 millions d'euros auprès d'hommes d'affaires, notamment comme Charles Beigbeider, qui sera co-président du conseil de surveillance avec Michel Scheller, un ancien directeur de la DGAC.

La communication et l'ouverture des ventes sont très tardives par rapport aux débuts des vols, qui-plus-est à un moment où l'augmentation de capacité est très forte entre l'Europe et l'Amérique du Nord. En outre, la concurrence est très puissante sur cet axe, avec non seulement le couple Air France-Delta, mais aussi tous les membres de Oneworld présents sur la ligne Paris-New-York (American Airlines, Openskies). De fait, décoller de Roissy, fief d'Air France-Delta, n'est pas idéal. 

Il va donc falloir que les tarifs soient vraiment attractifs. Car ni l'aéroport, ni l'appareil (d'ancienne génération), ni peut être le produit à bord constitueront, pour DreamJet, un avantage commercial. 

Les interrogations sont grandes sur la viabilité du modèle. Tous ceux qui se sont lancés sur ce créneau au cours de la dernière décennie ont disparu en très peu de temps : MaxJet en 2007, deux ans après son lancement, EOS, Silverjet. Acheté très cher par British Airways, L'Avion a très vite disparu des écrans. Sa marque et son concept ont disparu avec sa fusion avec Openskies.