SNCF : la grève se poursuit, sa reconduction sera décidée ou non dans la matinée

Par latribune.fr  |   |  624  mots
La CGT et Sud-Rail, après avoir examiné les propositions écrites du gouvernement concernant leurs revendications, jugent toujours "fortement néfaste" le projet de loi ferroviaire à l'origine du conflit. (Photo: Reuters)
La SNCF annonce une circulation ferroviaire "sensiblement améliorée" pour ce troisième jour de grève. Les assemblées générales des grévistes doivent se prononcer sur la reconduction ou non du mouvement lors d'assemblées générales dans la matinée.

La grève des cheminots se poursuit ce vendredi. Tôt dans la matinée, la SNCF a confirmé ses prévisions de la veille, annonçant une circulation ferroviaire "sensiblement améliorée", notamment pour les TGV et les Intercités, avec un trafic sur les grandes lignes supérieur à un train sur deux en moyenne.

Les assemblées générales des grévistes doivent se prononcer sur la reconduction ou non du mouvement lors d'assemblées générales dans la matinée. Toutefois, au troisième jour d'arrêt de travail, les espoirs d'une fin rapide du conflit semblent s'amenuiser, après l'appel de la CGT-Cheminots et de SUD-Rail, les deux organisations à l'origine de la grève, à "poursuivre et amplifier le mouvement".

"Le projet de loi demeure fortement néfaste" aux yeux de la CGT et de SUD-Rail

Pourtant, jeudi soir, le secrétaire d'Etat au Transports Frédéric Cuvillier avait annoncé "une avancée sensible" lors de longues discussions avec les syndicats mercredi et jeudi. Le président François Hollande lui-même avait dit jeudi soir "espérer" un accord.

Mais, après avoir examiné les propositions écrites du gouvernement concernant leurs revendications, la CGT et SUD-Rail ont jugé que "le projet de loi (ferroviaire qui sera examiné par l'assemblée nationale la semaine prochaine) demeure fortement néfaste pour le service public SNCF et les cheminots".

"De nombreuses failles" dans les annonces du gouvernement selon les syndicats

La CGT et SUD-Rail soulignent:

"La forte mobilisation des cheminots a contraint" M. Cuvillier "à faire des annonces écrites. Parmi elles, le gouvernement évoque enfin la question liée au financement et au traitement de la dette à travers d'éventuelles nouvelles sources de financement avant la fin 2014. Ce point central, jusque-là occulté par le gouvernement vient légitimer notre exigence d'un véritable débat sur cet aspect fondamental du système ferroviaire".

Pour autant, "le reste des annonces, au regard du texte gouvernemental, comporte de nombreuses failles qui n'assurent pas un système ferroviaire unifié autour d'une entreprise intégrée: la SNCF".

La CGT réclame "un autre projet"

Gilbert Garrel, de la CGT-Cheminots, a déclaré:

"La balle est dans le camp du gouvernement".

Il a toutefois assuré "ne pas fermer la porte au dialogue":

"Il n'y a pas de rendez-vous fixé mais nos téléphones sont toujours branchés, ouverts", a-t-il dit, réclamant de nouveau "un autre projet".

Au nom de SUD-Rail, qui a claqué la porte de la discussion jeudi matin, Nathalie Bonnet s'est dite prête "à retourner à la table des négociations" à condition que "le gouvernement dise 'on reporte l'examen' du projet", prévu à l'Assemblée nationale du 17 au 19 juin.

La reconduction du mouvement "se jouera vendredi matin, entre 10h00 et 11h00", lors des prochaines assemblées générales sur les sites, a insisté Gilbert Garrel.

"De réelles avancées" selon l'Unsa

L'Unsa en revanche, qui ne participe pas à la grève mais a déposé un préavis pour le 17 juin, a de son côté salué "de réelles avancées". Son représentant Marc Baucher, a estimé:

"On arrive enfin à un résultat, avec des engagements complets du ministre".

La CFDT reste hostile à la grève.

Un projet de loi "indispensable" selon Cuvillier

Frédéric Cuvillier a néanmoins exclu tout report de l'examen du texte sur la réforme ferroviaire prévu à partir du 17 juin à l'Assemblée nationale, "indispensable" à son sens.

Destinée à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et à préparer son ouverture totale à la concurrence, cette réforme prévoit de regrouper dans une nouvelle structure la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau.