Et les cheminots paralysent à nouveau le trafic SNCF samedi

Par latribune.fr  |   |  766  mots
La grève continue samedi
Le trafic ferroviaire va rester perturbé samedi, supérieur à un train sur deux en moyenne sur les grandes lignes, après la reconduction par les cheminots de leur grève contre la réforme ferroviaire. La CFDT appelle à la fin d'une grève "injustifiée".

Le trafic ferroviaire va rester perturbé samedi, supérieur à un train sur deux en moyenne sur les grandes lignes, après la reconduction par les cheminots de leur grève contre la réforme ferroviaire, selon la direction de la SNCF. La SNCF réitère son conseil de ne voyager qu'en cas de nécessité, tout en maintenant un important dispositif d'information pour les voyageurs. Malgré les appels du président François Hollande et du Premier ministre, Manuel Valls, à mettre fin au conflit, la grève des cheminots, à l'appel de la CGT et de SUD-Rail, rejoints par FO et First, a été reconduite vendredi en assemblées générales pour une quatrième journée consécutive.

Le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon en appelle, lui, au président François Hollande pour ouvrir "de vraies négociations" dans le conflit, estimant qu'on peut "trouver une sortie de crise ce week-end", dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui de samedi. Les cheminots grévistes doivent à nouveau se réunir dans la matinée de samedi pour décider ou non d'une reconduction de leur mouvement pour dimanche.

Trafic perturbé samedi

Même si la mobilisation faiblit, selon la direction de la SNCF, le trafic restera perturbé samedi dans les mêmes proportions que la veille. Compte-tenu de l'utilisation différente des transports publics le week-end, la SNCF a annoncé des prévisions non pas en fonction des heures de pointe connues en semaine mais sur la journée dans son ensemble. La circulation des Eurostar, des Thalys et des trains vers l'Allemagne sera normale, tandis que seulement un train sur trois circulera vers l'Italie et l'Espagne.

Ainsi, pour cette quatrième journée de grève, la direction a prévu deux TGV sur trois sur l'axe Est, un sur deux sur l'axe Atlantique, quatre sur dix sur les axes Nord et Sud-Est et un sur trois sur les relations province-province. Concernant les trains Intercités, quatre sur dix circuleront en moyenne et le trafic des TER sera de quatre trains sur dix en moyenne.

En Ile-de-France, le trafic sera d'un train sur trois en moyenne avec un service normal seulement pour le RER A. Deux trains par heure circuleront sur les RER B et D, un sur trois sur le RER E et un sur deux sur le RER C par rapport au programme prévu en raison d'importants travaux.

Baisse du taux de participation à la grève

Selon la direction de la SNCF, le taux de participation à la grève a baissé de 10 points vendredi par rapport au premier jour de grève et 82 % des cheminots étaient au travail. Il y a "un effritement très marqué, continu" de la participation à la grève, mais cette tendance est "moindre chez les personnels roulants", a indiqué le DRH du groupe SNCF, François Nogué.

Jeudi soir, la CGT-Cheminots et SUD-Rail ont appelé les cheminots à "poursuivre et amplifier" leur mouvement, afin d'obtenir le report de l'examen par l'Assemblée nationale du projet de loi sur la réforme ferroviaire, prévu à partir de mardi. Les deux syndicat jugent ce projet "fortement néfaste pour le service public SNCF et les cheminots".

La CFDT appelle à la fin de la grève 

Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a affirmé samedi, au quatrième jour de la grève à la SNCF contre la réforme ferroviaire à l'appel de la CGT et de SUD-Rail, que ce mouvement "ne se justifie pas" et qu'"il faut l'arrêter""Ce qui me choque c'est il n'y avait pas de raison de faire grève, encore moins de la continuer" et "il faut l'arrêter évidemment", a affirmé le leader de la CFDT sur Europe 1.

"La CGT et SUD ont fait suer beaucoup trop de gens avec cette grève", a lancé Laurent Berger qui se dit "préoccupé des usagers notamment des jeunes qui vont passer le bac lundi". Selon lui, cette grève "ne se justifie pas" car il y a déjà eu "des discussions" avec les syndicats sur le projet de réforme ferroviaire contesté par la CGT et SUD-Rail. Dans ce projet, "le statut des cheminots est préservé et il y a des avancées pour les autres salariés du secteur ferroviaire", a estimé le numéro de la CFDT.

Pour Laurent Berger, "il y a une course à la radicalité" entre la CGT et SUD, ce qui "est la manifestation d'un syndicalisme qui n'est pas utile et qui dégrade l'image du syndicalisme", selon lui.