SNCM : accusé d'être un "menteur", Cuvillier se défend

Par latribune.fr  |   |  364  mots
C'est la première fois que l'Etat, actionnaire à 25% de la SNCM aux côtés de Transdev (66%) et des salariés (9%), envisage publiquement le redressement judiciaire comme une solution aux déboires récurrents de l'entreprise. (Photo: Reuters)
L'évocation par le secrétaire d'Etat aux Transports, samedi, de la "voie du redressement judiciaire" comme "seul moyen pour redonner un avenir à la SNCM" a suscité une réaction virulente de la part des syndicats. Mais Frédéric Cuvillier se défend: "dire la vérité, ce n'est pas tromper".

Pour la CGT, il est un "menteur". Répondant aux accusations formulées samedi par l'un des syndicats de la SNCM, la CGT marins, le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, s'est défendu lundi sur France Inter:

"Je crois qu'aucune invective ne peut faire disparaître la réalité, qu'elle soit économique, juridique ou humaine de cette société. Et dire la vérité, ce n'est pas tromper les milliers de personnes qui travaillent à la SNCM, sur la situation de la SNCM".

La perspective d'un redressement judiciaire dénoncée par les syndicats

La polémique a enflé le 5 juillet, lorsque Frédéric Cuvillier a affirmé que "la voie du redressement judiciaire" était "le seul moyen pour redonner un avenir à la SNCM". Pour la première fois, l'Etat, actionnaire à 25% de la SNCM aux côtés de Transdev (66%) et des salariés (9%), envisageait ainsi publiquement une telle option comme une solution aux déboires récurrents de l'entreprise. Pour mémoire, celle-ci a enregistré 14 millions d'euros de pertes en 2012, dernière année pour laquelle des comptes ont été enregistrés. Bruxelles exige en outre un remboursement de 220 d'euros d'aides publiques. 

Les syndicats de la SNCM ont dénoncé avec virulence la perspective d'un redressement judiciaire. La CGT des marins était allée jusqu'à accuser le secrétaire d'Etat, qualifié de "liquidateur", de mentir. Le Premier ministre, Manuel Valls,a quant à lui volé à son secours dimanche, affirmant qu'il avait "eu raison de dire la vérité".

"Le renouvellement de la flotte est indispensable" mais la "société n'en a pas les moyens"

Sur France Inter, Frédéric Cuvillier a également nié être revenu sur ses déclarations au sujet du renouvellement de la flotte de la compagnie:

"Le renouvellement de la flotte est indispensable, je le confirme et je le réaffirme", a-t-il déclaré.

"Simplement comment voulez vous (...) faire payer ces bateaux à une société qui n'en a pas les moyens ?", s'est-il interrogé.

Le secrétaire d'Etat a par ailleurs ajouté que des expertises avaient été menées et que le gouvernement proposait la solution d'un financement par l'intermédiaire d'un portage par une société d'investissement.