Des compagnies aériennes avaient renoncé à survoler l'Ukraine avant le crash

Par latribune.fr  |   |  553  mots
Le Premier ministre malaisien Najib Razak a indiqué que la route avait été déclarée "sûre" par l'organisation internationale de l'aviation civile. (Photo : Reuters)
Contourner l'Ukraine entre l'Europe et l'Asie coûte plus cher en carburant. Mais certaines compagnies avaient déjà fait ce choix.

Cela aurait coûté plus cher, mais aurait pu lui éviter le pire. A l'instar d'autres compagnies aériennes, Malaysia Airline aurait pu choisir de contourner le corridor aérien qui survole l'est de l'Ukraine, une zone de passage entre l'Europe et l'Asie. 

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Changement de plan de vol

Malgré le surcoût en carburant induit par ce contournement, les deux principales compagnies sud-coréennes, Korean Air et Asiana, l'australienne Qantas et la taïwanaise China Airlines ont modifié le parcours de leurs appareils depuis début mars, lorsque les troupes russes sont entrées en Crimée.

"Nous avons cessé de voler au-dessus de l'Ukraine pour des raisons de sécurité", a déclaré Lee Hyo-Min, porte-parole d'Asiana.

Routes modifiées "il y a plusieurs mois"

La compagnie Korean Air a quant à elle déplacé la trajectoire de ses vols à 250 km au sud de l'Ukraine à partir du 3 mars "en raison des troubles politiques dans la région", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la compagnie.

Le vol Londres-Dubaï passait au-dessus de l'Ukraine mais la route a été modifiée "il y a plusieurs mois", pour ce qui est de la compagnie Qantas. Enfin, China Airlines a changé ses plans de vol depuis le 3 avril. Et la compagnie de Hong Kong, Cathay Pacific, dit, elle, ne pas avoir utilisé cet espace aérien "depuis un certain temps", sans plus de précision.

Kuala Lumpur se défend

Interrogé sur la question, le Premier ministre malaisien Najib Razak a indiqué que la route avait été déclarée "sûre" par l'organisation internationale de l'aviation civile, organisme qui dépend de l'Onu.

"L'association internationale du transport aérien a indiqué que l'espace traversé par l'appareil n'était sujet à aucune restriction", a ajouté le Premier ministre, dont le pays est l'actionnaire majoritaire de la compagnie.

Selon Gerry Soejatman, consultant chez Withesky Aviation et cité par l'AFP, voler à une altitude supérieure à 30.000 pieds est considéré comme relativement sûr, étant données la formation et les armes requises pour abattre un avion à cette altitude. Or l'appareil de Malaysia Airlines volait au niveau d'altitude 330 (approximativement 10.000 mètres/33.000 pieds) quand il a disparu des radars, selon Eurocontrol, le gestionnaire de l'espace aérien européen.

"Pendant les heures" avant le crash, "plusieurs autres avions de ligne de différentes compagnies ont utilisé la même route", a-t-il dit.

Air France et Lufthansa viennent de se décider

Et pour cause, Lufthansa, Air France et Delta viennent tout juste de décider d'éviter entièrement l'Ukraine. Singapore Airlines a de son côté indiqué avoir "re-routé tous (ses) vols" dans des couloirs contournant l'Ukraine, sans préciser de quand date cette décision.

Pour les compagnies européennes et américaines, le contournement de la zone de conflit est de toutes façons désormais obligatoire. Eurocontrol a en effet annoncé rejeter désormais "tous les plans de vol comportant les routes" aériennes survolant l'est de l'Ukraine. Les autorités américaines ont fait de même pour les vols des compagnies siégeant aux Etats-Unis. Et Kiev interdit cette zone du "niveau du sol jusqu'à un niveau illimité".

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