Air France prête à créer une deuxième Transavia France !

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  423  mots
Selon nos informations, la direction étudie la création d'une deuxième "Transavia France" pour accélérer le développement d’une offre low-cost au départ de l’Hexagone dans l’hypothèse où elle serait contrainte de dénoncer l’accord sur la création de Transavia actuelle. Explications.

L'accélération du développement de Transavia France proposée ce lundi par la direction d'Air France-KLM et d'Air France en contrepartie d'une légère "suspension" du projet de création de Transavia Europe, pourrait passer par la création d'une.... "deuxième Transavia France".

Dénociation des accords

C'est, selon des sources concordantes, le schéma retenu par Alexandre de Juniac et Frédéric Gagey, les PDG d'Air France-KLM et d'Air France, s'ils dénoncent l'accord de création de Transavia France de 2007, comme ils ont menacé de le faire.

"Si les organisations pilotes ne rejoignent pas le projet dans les modalités économiquement et socialement acceptables qui leur ont été proposées, la direction sera contrainte d'entamer la procédure de dénonciation de l'accord de création de Transavia France (signé en 2007). Cet accord limite aujourd'hui le développement de Transavia France ; sa dénonciation permettra la mise en œuvre accélérée du projet", expliquait ce lundi la direction dans un communiqué.

15 mois d'immobilisme

L'idée est de résoudre une équation contradictoire : comment accélérer le développement de Transavia France alors que la dénonciation des accords contraint à l'immobilisme pendant 15 mois, la période durant laquelle les accords sont toujours valables après une dénonciation d'accords. Au-delà de ces 15 mois, à défaut de négociation d'un nouvel accord, l'entreprise pourra imposer de manière unilatérale les conditions de travail.

Pendant cette période de 15 mois, la direction entend donc laisser Transavia France à 14 avions (la limite fixée dans l'accord de 2007) et affecter la croissance prévue dans une autre Transavia France avec du personnel disposant de contrats en phase avec les souhaits de la direction. Au bout de 15 mois, au moment donc de la fin de la validité des accords de  "Transavia France historique", cette dernière fusionnerait avec "la nouvelle Transavia France", avec les conditions de travail de cette dernière. Celles-ci s'appliqueraient donc à tous les personnels de Transavia France.

Un schéma compliqué en pratique

Lundi, devant la presse, Alexandre de Juniac avait fait allusion à ce projet, sans le préciser.

"Durant ces 15 mois, on serait amené à trouver les moyens de créer le réceptacle aux avions et aux emplois qui permettra de développer Transavia France", avait-il déclaré, ajoutant qu'il ferait la même offre aux pilotes qu'aujourd'hui.

Un tel schéma suscite plusieurs interrogations pratiques. Notamment celle concernant le personnel. "Qui acceptera de travailler dans cette nouvelle Transavia pendant ces 15 mois?", s'interroge un observateur.