Soutenue par Valls, Air France veut un arrêt de la grève sans lâcher sur Transavia France

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  440  mots
La direction conserve une flotte de Boeing 737
La direction propose aux pilotes un protocole "de sortie de crise" sur la base inchangée de son projet de développement de Transavia France. Manuel Valls demande aux pilotes d'arrêter la grève.

Inflexible. Après avoir retiré le projet Transavia Europe, la direction d'Air France ne lâche rien sur Transavia France, l'autre volet du plan de développement de Transavia. Ce vendredi, elle a annoncé dans un communiqué avoir proposé aux syndicats de pilotes un protocole "de sortie de crise" sur la base inchangée de son projet de développement de sa filiale à bas coûts Transavia France.

Pas de contrat unique

Selon les termes du protocole, la direction maintient la nécessité d'employer les pilotes "aux conditions d'exploitation et de rémunération de Transavia France, afin de garantir la compétitivité de cette dernière ainsi que son développement en complémentarité avec le réseau Air France".

Selon le communiqué, "deux contrats coexistants (Transavia France et Air France) seront mis en place pour les pilotes Air France volontaires pour Transavia France. Les règles d'utilisation et de rémunération seront celles en vigueur dans l'entreprise où le pilote exercera son activité et où il sera rémunéré. Ce dispositif permettra par ailleurs un développement de carrière dynamique et intégré, comprenant notamment une liste de séniorité unique.

Les syndicats demandaient au contraire la mise en place d'un groupe unique de pilotes pour les avions de plus de 110 places (sous contrat Air France) pouvant passer d'une compagnie à l'autre. Cette revendication était à l'origine du conflit.

Flotte de Boeing 737

La direction entend par ailleurs développer Transavia France au-delà de 14 Boeing 737 dès l'été 2015 "afin de capter une plus grande part du marché loisir en forte croissance, de créer 1.000 emplois, dont 250 (de) pilotes, et de renforcer la position de leader du groupe Air France-KLM sur la plate-forme de Paris-Orly". Aujourd'hui la flotte de Transavia France est en effet limitée à 14 avions, une barrière inscrite dans l'accord de création de la compagnie signée en 2007 avec les pilotes d'Air France. Le principe d'une flotte unique de Boeing 737 est lui aussi maintenu, alors que les pilotes demandaient une flotte d'A320.

Une grève insupportable pour Valls

La position d'Air France a reçu le soutien de Manuel Valls qui a déclaré que cette grève "insupportable" devait s'arrêter. En marge d'un déplacement à Arras (Pas-de-Calais), le Premier ministre français s'en est pris à l'"attitude égoïste" des pilotes grévistes, les appelant à accepter la dernière proposition faite par la direction et à abandonner leur revendication d'un contrat de travail unique entre les pilotes d'Air France et de Transavia. Cette demande est "incompatible" avec le développement du low-cost, a-t-il déclaré.
Reste à voir, si cela suffira à convaincre les pilotes.