La marque Air France remplacée par Hop sur le court-courrier

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  762  mots
ATR, Embraer et CRJ, les trois types d'avions de Hop auxquels s'ajouteront les Airbus d'Air France
Le rapprochement de l'activité court-courrier de point-à-point d'Air France et de sa filiale régionale HOP à partir du printemps 2015 a été présenté ce jeudi au CCE d'Air France. Hop devient la marque commerciale du nouvel ensemble qui pèse 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires.

800 vols quotidiens, 1,7 milliard d'euros (en 2013), 140 millions d'euros de pertes d'exploitation en 2014 (hors impact de la grève), 15 millions de clients, 13 escales, une centaine d'avions, tel est le profil de l'entité qui va naître au printemps 2015 du rapprochement des activités court-courriers de point-à-point d'Air France et de sa filiale régionale HOP (composée de Regional, Britair et Airlinair) présenté ce jeudi au CCE d'Air France. Pour mémoire, l'activité de point-à-point a pour vocation de transporter les passagers d'un point à un autre. Il s'oppose de facto au trafic en correspondance.

Redistribution des rôles entre Air France, Hop et Transavia

Aujourd'hui, chez Air France, le trafic de point-à-point se compose de La Navette à Orly et d'une petite activité au départ de quelques aéroports régionaux (Nice, Toulouse, Marseille) vers d'autres villes françaises et européennes. L'activité point-à-point de Hop relie elle aussi des villes régionales entre elles, mais également des villes régionales à des villes européennes. Elle assure également des vols entre Paris Orly et des villes françaises de taille moyenne (Clermont-Ferrand, Quimper, ...).

Au final, ces lignes sont majoritairement composées d'hommes d'affaires et de personnes se rendant chez des membres de leur famille, des amis ou dans leur résidence secondaire (trafic VFR pour visit friends and relatives). La part de la clientèle loisirs est faible. Ce regroupement d'activité fait partie d'une redistribution des rôles entre Air France, Hop et Transavia, dont les barrières sont aujourd'hui floues.

Hop devient la marque commerciale

La stratégie court et moyen-courrier est aujourd'hui plus claire. Les lignes à dominante loisirs sont dévolues à Transavia tandis que la marque Air France est conservée pour l'alimentation du hub de Roissy Charles-de-Gaulle avec des appareils de la famille Airbus A320 d'Air France, mais aussi des avions régionaux (moins de 100 places) de Hop qui effectuent pour le compte d'Air France des vols (aux couleurs de la compagnie mère) pour les plus petits flux de trafic.

Gros changement, la marque de l'entité qui regroupera Air France et Hop sur le court-courrier sera Hop, même si la marque Air France restera présente au-dessous en tout petit, comme "marque caution".

"Hop sera la marque commerciale, c'est la grande modification", explique à La Tribune Lionel Guérin, aujourd'hui PDG de Hop et demain directeur général délégué d'Air France en charge de Hop/Air France, tout en conservant la présidence non exécutive de Hop.

Pour autant, les 40 Airbus d'Air France qui feront partie de la nouvelle entité ne seront pas repeints en 2015 aux couleurs de Hop. Ce n'est pas la priorité de Lionel Guérin qui préfère se consacrer dans l'immédiat au lancement rapide d'une nouvelle offre commerciale unifiée, proche de celle qui a été introduite sur Hop. Cette offre sera dévoilée dans le courant du premier trimestre 2015. Des produits spécifiques à la clientèle VFR et PME et un dépoussiérage de La Navette entre Orly et les grandes métropoles régionales sont prévus.

Les équipes du point-à-point Air France de Paray Vieille Poste et celles de HOP! à Rungis seront regroupées sur un plateau unique à Montreuil.

"Il n'y aura ni modification ou transfert des contrats de travail, ni transfert des équipes de Roissy ou de province", explique Air France dans un communiqué.

Une marque, quatre compagnies !

Cette offre devient plus visible pour le client (une marque s'adresse au même marché). En combinant une flotte d'avions de plus et de moins de 100 places, cette nouvelle entité est en mesure d'adapter l'offre à la demande avec, derrière, des hausses potentielles des recettes unitaires. Néanmoins, la partie ne sera pas simple sur le plan opérationnel et social avec le mélange de personnels des compagnies régionales et d'Air France aux contrats différents.

Par ailleurs, cette nouvelle entité ne pourra faire l'économie de baisses de coûts drastiques pour revenir à l'équilibre d'ici à trois ans, comme le souhaite le PDG d'Air France, Frédéric Gagey.

"L'activité court-courrier fait face à une concurrence du train, de la voiture et des low-cost. Nous devons nous réorganiser pour être encore plus réactifs, à l'écoute du marché et proches de nos clients. HOP! Air France apporte une réponse adaptée aux spécificités du court-courrier et au besoin de mobilité de nos clients. Je compte sur la mobilisation de tous pour atteindre les objectifs ambitieux de cette activité", a-t-il déclaré dans un communiqué.