Transavia, ce que veut faire Air France l'été prochain

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  522  mots
La compagnie va annoncer l'ouverture de six nouvelles lignes pour l'été 2015 alors que l'issue du référendum des pilotes sur le protocole d'accord concernant le développement de Transavia (signé entre la direction et les syndicats représentatifs) ne sera connue que le 3 décembre.

Dublin, Tirana, Munich, Valence, Thessalonique au départ de Paris-Orly, Madrid au départ de Nantes. Telles sont, selon nos informations, les nouvelles lignes que Transavia France, la filiale à bas coûts d'Air France, entend ouvrir l'été prochain avec l'arrivée prévue de sept Boeing B737. La ligne Paris-Dublin fait sensation puisqu'elle verra Transavia défier frontalement Ryanair dans son fief irlandais (au départ de Beauvais).

Ces nouvelles lignes, certes moins importantes que l'an dernier (plus d'une dizaine de lignes avaient été ouvertes), se doublent d'un renforcement de fréquences sur les routes existantes. Elles seront ouvertes à la vente ce mercredi ou ce jeudi.

Protocole d'accord

Selon les plans de la direction, les nouveaux avions s'ajouteront à la flotte actuelle de 14 avions, la limite fixée par l'accord de création de Transavia France en 2007 qui doit être portée à 40 avions si les pilotes d'Air France approuvent le protocole d'accord sur lequel se sont entendus la direction et le SNPL. Ce texte stipule que les pilotes d'Air France qui seront détachés chez Transavia travailleront aux conditions de travail et de rémunération de la filiale à bas coûts. Le résultat de cette consultation sera connu le 3 décembre. Plusieurs pilotes dénoncent le lancement de ces nouvelles lignes alors que l'issue du référendum n'est pas connue.

Plan B

Or, «un non» serait préjudiciable puisqu'il bloquerait Transavia France à 14 avions et obligerait la direction à trouver une alternative pour développer sa filiale. La création d'une compagnie «bis» avec du personnel travaillant aux conditions fixées par la direction a été maintes fois évoquée. Pour autant, une telle compagnie aurait du mal à débuter ses activités au début du programme été, fin mars 2015.

Le président du SNPL France appelle à voter contre

Si les différentes parties prenantes étaient initialement confiantes sur la victoire du «oui», certaines commencent aujourd'hui à douter. Des figures du SNPL appellent en effet à voter contre le protocole d'accord. Et non des moindres puisque Yves Deshayes, commandant de bord à Air France et président du SNPL France (à ne pas confondre avec la section Air France) en fait partie. Ce qui fait désordre, même si son mandat s'achève dans les prochains jours. «Il le fait par principe. Le SNPL Air France a déclenché la grève de septembre avec un mandat bien précis, le résultat obtenu est différent, donc il vote contre», résume un pilote.

Autre sujet d'inquiétude sur l'issue du vote : le ressentiment de nombreux pilotes vis-à-vis d'Alexandre de Juniac, lequel a tenu une position très ferme à leur égard durant les 14 jours de grève en septembre. Et selon plusieurs cadres du SNPL, de nombreux pilotes sont tentés de voter contre le projet, plus en raison d'un sentiment «anti-Juniac» que par une opposition au texte.

Par ailleurs le SNPL de Transavia, qui estime que l'accord favorise les pilotes d'Air France fait lui aussi monter la pression. Selon une source syndicale, il aurait quitté ce mercredi matin une réunion avec la direction des ressources humaines d'Air France.