TUI sur le point de vendre Corsair

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  507  mots
La flotte de Corsair compte 4 A330 et 3 B747
Jeudi, lors d'un comité d'entreprise, Pascal de Izaguirre, le PDG de Corsair a annoncé aux représentants du personnel que la maison-mère, TUI, était en négociations exclusives avec un repreneur pour céder Corsair.

Treize ans après avoir racheté Corsair, le groupe de tourisme TUI (à l'époque Preussag) va se séparer de la compagnie aérienne française, qui n'a cessé d'accumuler des pertes depuis des années. Selon des sources concordantes, jeudi à l'occasion d'un comité d'entreprise, Pascal de Izaguirre, le président du groupe TUI en France et PDG de Corsair, a déclaré aux représentants du personnel que le groupe TUI était en discussions exclusives avec un repreneur pour lui céder sa filiale française Corsair.

«Pascal de Izaguirre nous a dit qu'il y avait plusieurs candidats et qu'il était en négociation exclusive avec un repreneur», confirme à La Tribune une source syndicale, ajoutant que le PDG a précisé que la négociation devrait se finaliser rapidement.

Interrogé, Corsair ne fait pas de commentaire. Qui est ce fameux repreneur ?

Air Caraïbes ne fait pas de commentaire

Alors que la rumeur évoque IAG (une source interne au groupe a démenti à La Tribune), il s'agirait d'Air Caraïbes selon nos sources.

Interrogée par La Tribune vendredi, la direction d'Air Caraïbes n'a pas fait de commentaire.

En septembre 2013, des informations de presse avaient fait état de discussion entre les deux compagnies, partenaires commerciaux depuis 2012 entre Paris et les Antilles et la Réunion. Quelques mois plus tard, Pascal de Izaguirre annonçait dans La Tribune que le capital était ouvert.

"TUI n'a pas vocation à rester ad vitam aeternam l'actionnaire unique de Corsair. Il n'y a pas d'urgence, mais la question de l'actionnariat est ouverte", expliquait-il.

Nouvelles coupes sociales?

Le rachat de Corsair par Air Caraïbes, qui affiche une très bonne santé financière, permettrait de rationnaliser l'offre sur la Réunion et les Antilles, deux axes qui souffrent de surcapacités avec la présence de deux autres acteurs, Air France et XL Airways.

Quel que soit le repreneur, la reprise de Corsair s'annonce périlleuse. Qui reprendra les trois B747-400 qui, avec 4 A330 (le type d'avions utilisé par Air Caraïbes), composent la flotte de la compagnie ? Même si le prix du baril a fortement chuté, l'heure n'est plus aujourd'hui aux avions quadriréacteurs, surtout sur des axes comme les Antilles, où l'A330 est considéré par une grande majorité d'experts comme le meilleur appareil.

«En cas d'abandon du secteur 747, tous les personnels qui accompagnent l'exploitation de cet avion sont menacés», explique un observateur.

TUI serait prêt à financer un plan social.

La situation sociale est déjà très compliquée. Alors qu'il y a quatre ans, la direction avait renégocié les accords d'entreprise avec les différentes catégories du personnel dans le cadre de son plan de restructuration Take Off, le recours déposé et gagné par l'UNSA les a invalidés. Et dans l'attente du jugement en appel, la direction a dénoncé les accords qui venaient d'être renégociés.

Aujourd'hui, Corsair compte près de 1200 salariés. 450 ont déjà quitté l'entreprise dans la cadre du plan Take off.