Air France : le SNPL reprend les négociations avec trois objectifs

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  535  mots
Le conseil du SNPL a mandaté ce jeudi le bureau du syndicat pour négocier le plan Perform avec le triple objectif de maintenir l'emploi pilote, contribuer à l'amélioration de la performance d'Air France et d'obtenir l'assurance de la mise en place par l'Etat d'un environnement juste et équilibré.

Plus d'une semaine après l'échec des négociations avec la direction sur la définition de mesures de productivité  qui a conduit la compagnie à lancer un plan de restructuration alternatif basé (le fameux plan B) sur une réduction de voilure d'Air France et la suppressions de 2.900 postes, le conseil du SNPL a, ce jeudi, mandaté son bureau (l'exécutif du syndicat) pour «négocier le plan Perform" avec un triple objectif : "maintenir l'emploi pilotes » alors que la direction a prévu 300 départs, "contribuer à l'amélioration de l'efficacité économique de l'entreprise au travers des efforts des pilotes" et "obtenir l'assurance des autorités de mettre en place un environnement économique juste et équilibré pour la compagnie Air France ».

"Il faut que tout le monde fasse des efforts, la compagnie, les pilotes et l'Etat", a commenté Emmanuel Mistrali, le porte-parole du SNPL.

Pour rappel, même si elle a lancé son plan de restructuration, la direction a laissé la porte ouverte aux syndicats. Si un accord sur des mesures de productivité conforme aux objectifs du plan Perform, était trouvé d'ici à trois mois, la baisse de capacité prévue à partir de 2017 (-9 avions) serait annulée. Et toujours en cas d'accord, il n'y aurait pas de licenciements mais uniquement des départs volontaires

Rapport Le Roux

Les pilotes, comme les autres salariés d'Air France, demandent à l'Etat d'appliquer les mesures du rapport Le Roux destinées à améliorer la compétitivité du transport aérien français. Ce dernier plaidait notamment pour un retrait de la taxe Chirac (qui sert au financement de programmes de santé dans les pays en développement) ou un gel des droits de trafic aux compagnies du Golfe. "Si le gouvernement retirait seulement la taxe Chirac, cela serait un grand soulagement", explique un pilote. Seul secteur dans lequel elle est appliquée, cette taxe, qui coûte à Air France 75 millions d'euros par an, symbolise en effet cette taxation excessive sur le transport aérien.

Prudence

La prudence est de mise. Pour un pilote, le mandat du SNPL n'est pas trop différent du mandat précédent qui n'avait rien donné. Rien ne dit en effet que le point de vue des pilotes se rapprochera de celui de la direction sur les efforts à faire.

"Le SNPL s'achète en fait une posture et du temps. Il attend les bons résultats trimestriels du groupe qui seront annoncés fin octobre pour s'appuyer sur un changement de discours de la presse et faire pression sur la direction et le gouvernement", explique un autre pilote.

Ce vendredi, le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, recevra les représentants du SNPL, en présence du président d'Air France, Frédéric Gagey, et du directeur des ressources humaines, Xavier Broseta. C'est la première fois que la direction et le SNPL se reverront depuis l'échec des négociations le 30 septembre dernier. Le deuxième syndicat de pilotes à Air France, le SPAF, a également été invité à cette réunion.

La direction recevra la semaine prochaine les trois syndicats de personnels navigants commerciaux (PNC) représentatifs la semaine prochaine, mais aussi, séparément, tous les syndicats représentatifs des personnels sol.