Air France prévoit une réduction d'effectifs de 1.500 personnes d'ici à fin 2022

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  449  mots
(Crédits : Christian Hartmann)
La direction présente ce jeudi lors d'un comité social et économique (CSE) son projet d'évolution des effectifs (GPEC) pour les trois prochaines années. Toutes populations de personnels confondues, il prévoit une baisse des effectifs de 1.500 personnes d'ici à fin 2022. Cette réduction d'effectifs qui concerne le personnel au sol (en particulier les fonctions "support") se fera sans départs contraints ni plan de départs volontaires, mais par le biais des nombreux départs naturels qui ne seront pas tous remplacés malgré les 2.300 recrutements prévus. Elle n'est pas liée à l'impact du coronavirus, pour laquelle la compagnie a prévu par ailleurs des économies.

Un peu plus de 1.500 personnes, 1.510 exactement. C'est, selon des sources concordantes, le nombre de suppressions de postes que prévoit Air France d'ici à fin 2022 dans sa gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) présentée ce jeudi 27 février aux représentants du personnel à l'occasion d'un comité social économique (CSE). Hasard du calendrier, puisque sa présentation à cette date-là était prévue depuis longtemps, elle intervient en pleine crise du coronavirus qui impacte l'activité de la compagnie.

Alors que les effectifs du transporteur français s'élevaient à 41.230 personnes fin décembre 2019, les besoins identifiés par la direction à fin 2022 sont estimés à 39.720 salariés. Soit 1.500 de moins. Ces baisses d'effectifs concernent uniquement les personnels au sol, et parmi eux essentiellement les "fonctions support" (finances, gestion, ressources humaines...).

Pyramide des âges élevée

Ces réductions d'effectifs ne se feront sans départs contraints ni plan de départs de volontaires (PDV), mais interviendront sous l'effet des nombreux départs naturels en raison d'une pyramide des âges élevée. Plus de 3.800 départs naturels sont en effet prévus au cours des trois prochaines années et Air France entend recruter 2.300 personnes durant cette période, des pilotes, des hôtesses et stewards et des agents de maintenance.

Cette GPEC intervient au moment où s'achève un plan de départs volontaires concernant 465 postes. Celui-ci n'a pas réussi à faire le plein. Seules 275 personnes ont décidé de quitter l'entreprise, malgré les conditions très favorables de ce PDV.

Interrogé, Air France n'a pas fait de commentaires.

Impact du coronavirus

Hasard du calendrier puisque sa présentation à cette date-là était prévue depuis longtemps, cette GPEC intervient également en pleine crise du coronavirus, qui impacte désormais l'ensemble du réseau de la compagnie et non plus le seul axe chinois. De nombreuses entreprises ont en effet limité ou suspendu les voyages de leurs collaborateurs et les réservations des touristes pour l'été ont reçu un sérieux coup de frein. Air France entend donc serrer les boulons en faisant des économies, allant de la réduction de dépenses (réceptions, recours à des consultants, frais marketing...) au gel des embauches pour les fonctions non opérationnelles.

"Plusieurs de nos clients Entreprises et Grands Comptes prennent en effet des mesures qui visent à limiter, voire interdire, les voyages de leurs collaborateurs. Les conséquences de ces mesures vont nécessairement infléchir notre trajectoire financière et pourraient nous mettre dans une situation de trésorerie difficile, si nous ne réagissions pas immédiatement", a écrit ce mercredi dans un courrier interne dévoilé par les Echos, le directeur financier d'Air France, Steven Zaat.