Air France tente (en vain ? ) d'éviter une grève des pilotes pendant l'Euro

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  490  mots
Les négociations entre la direction et les syndicats pour éviter la grève n'avancent pas. Les avancées de la direction sur la majoration des heures de nuit ne sont pas suffisantes pour les syndicats.

Les négociations se poursuivent à Air France entre les syndicats de pilotes et la direction pour éviter la grève du 11 au 14 juin "pour le respect des accords en vigueur et le développement de l'emploi en France".

Les chances d'aboutir à un accord sont minces, voire nulles, tant les divergences entre les deux parties sont grandes. Une réunion est prévue à 14 heures pour discuter des propositions formulées par la direction lors de la précédente réunion de négociation qui s'est terminée ce matin vers 3 heures.

Pessimisme

Mais les syndicats les rejettent. Le projet de sortie de crise soumis par la direction "ne nous paraît pas acceptable en l'état", a dit à l'AFP Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL, qui fait état d'un "chemin encore très important à parcourir". "Il manque du concret", tranche Véronique Damon, également du SNPL, évoquant "des vagues promesses" qui ne sont pas suffisantes au vu du manque de fiabilité répété de la direction, assure-t-elle. Les discussions ont donné lieu à "beaucoup d'échanges, une bataille de chiffres", mais "pas vraiment de propositions", ou alors "très minimes", selon Fabrice Cueille, porte-parole du Spaf. "A ce stade je suis assez pessimiste", a-t-il dit à l'AFP. "La direction n'a pas la volonté" d'avancer des propositions concrètes, or les pilotes ne peuvent "pas se contenter de promesses", selon lui.

Heures de nuit

Le différend porte notamment sur deux points. L'un sur le coefficient de majoration des heures de nuit qui est passé de 50 à 40% à partir du 1er juin, au moment de la mise en place des mesures de solde de Transform. La direction a proposé un taux de 45%.  Mais les syndicats veulent que la mesure s'accompagne d'un programme des vols permettant d'augmenter les heures de vol.

Autre point de désaccord, les syndicats réclament notamment des garanties sur l'activité de la compagnie Air France, en perte de vitesse selon eux par rapport aux autres composantes du groupe Air France-KLM (Transavia, Hop! et KLM).

Accords de périmètre

Ils dénoncent notamment la répartition entre l'activité d'Air France et de KLM, fixée à 63% pour la compagnie française et 37% pour sa sœur néerlandaise. Selon les pilotes, ces ratios ont dérivé en faveur de KLM. Pour la direction, cette répartition en heures de vol n'a pas bougé. En revanche, elle a  légèrement évolué défavorablement en termes de sièges kilomètres offerts en raison de la reconfiguration des avions d'Air France nécessaire pour suivre la stratégie de montée en gamme. Pour mettre notamment un produit plus confortable et plus spacieux, le nombre de sièges a été réduit. Le SNPL estime qu'il faudrait 20 avions long-courriers à Air France pour retrouver l'équilibre avec KLM écrit dans les accords.

Autant de points qui auraient pu être discutés calmement avec l'arrivée du nouveau PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac le 4 juillet.