Alstom : ces 5 contrats qui peuvent sauver le site de Belfort selon l'Etat

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  635  mots
400 postes sont menacés du site français de Belfort sont menacés de délocalisation.
Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat aux transports, évoque les commandes potentielles que pourraient rafler Alstom qui lui permettraient de maintenir de l'activité jusqu'au début de la production du TGV du futur en 2022.

Alors que François Hollande lui a fixé l'objectif de maintenir les activités ferroviaires d'Alstom à Belfort, le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a dévoilé ce matin devant plusieurs journalistes les possibilités qui se présentaient pour « sauver Alstom ». Conformément aux voeux du chef de l'Etat "d'apporter des commandes à l'industriel français", Alain Vidalies a cité plusieurs dossiers qui pourraient permettre, s'ils se décanter tous favorablement, d'aider Alstom à passer le trou d'air de commandes entre fin 2018 et 2022.

«Le problème de Belfort est un problème de trou d'air. Le site a du travail assuré jusqu'à fin 2018 et a de bonnes perspectives à partir de 2022 avec le début de la production du TGV du futur (dans l'hypothèse où Alstom en serait le fabricant, ndlr) », a-t-il indiqué.

Faire aboutir les négociations entre la SNCF et Alstom sur 12 locomotives

La première des pistes évoquée consiste à faire aboutir les négociations entre la SNCF et Alstom portant sur l'achat par l'exploitant ferroviaire de six rames et 12 locomotives pour l'exploitation de la ligne Paris-Turin-Milan après 2021, dont la fabrication assurerait «au moins 10 mois d'activités à Belfort ».Les négociations entre la SNCF et Alstom ont échoué peu avant l'annonce de la direction de la fermeture des activités ferroviaires en raison, notamment d'un écart de prix de 10% sur la facture globale d'environ 200 millions d'euros. Elles ont aujourd'hui repris selon Alain Vidalies.

Appel d'offres de la RATP pour 12 locomotives

Le deuxième dossier concerne l'appel d'offres lancé par la RATP pour 12 locomotives-tracteurs destinées aux opérations de maintenance sur les voies. La décision sera prise par le conseil d'administration de la Régie en novembre. La construction de ces douze locomotives assurerait « trois ou quatre mois d'activité à Belfort ». Pour autant, l'industriel tricolore n'est pas le seul à postuler.

Le résultat de l'appel d'offres géant du STIF

Troisième dossier, le résultat de l'appel d'offres lancé par le STIF (le syndicat des transports d'Île-de-France) qui peut porter au maximum sur 274 rames de RER NG (3,5 milliards d'euros). Là aussi Alstom n'est pas le seul en lice.

«Certes, ce n'est pas directement de la production à Belfort. Mais si Alstom remporte ce marché, qu'il y ait potentiellement de l'ingénierie qui soit rapatriée sur Belfort pour nourrir l'activité du site pendant la période qui nous préoccupe ne me paraît pas impossible à envisager», a fait valoir Alain Vidalies.

Les commandes de l'Etat pour des rames TET

Quatrième dossier pouvant contribuer à sauver Belfort : le gouvernement va lancer un appel d'offres d'ici à la fin de l'année pour une vingtaine de trains d'équilibre du territoire (TET) roulant à 200 km/h sur les lignes dites structurantes pour l'aménagement du territoire. Un choix de vitesse qui colle parfaitement au matériel d'Alstom.

Cinquième chantier : ces trains s'ajouteront aux 30 rames TET qui seront commandés d'ici au 15 octobre en complément des 34 Coradia Liner déjà passées et qui vont commencer à être livrées.

Avec tous ces chantiers en cours, le secrétaire d'Etat aux Transports ne comprend pas le timing de l'annonce de la direction d'Alstom d'arrêter les activités ferroviaires du site de Belfort. Car d'ici à la fin de l'année, la situation de l'industriel français peut être selon lui complètement différente. «Ce qui est inacceptable de la part de la direction d'Alstom, c'est d'annoncer la fermeture de Belfort sans avoir les réponses à tous ces dossiers ».

Pour autant, cette intervention du gouvernement doit faire grincer les dents des concurrents d'Alstom qui n'auront pas de mal à évoquer une pression sur les résultats des appels d'offres ou de cahiers des charges taillées sur mesure pour Alstom pour les appels d'offres lancés par l'Etat.

*Un graphique de notre partenaire Statista