Autocars Macron : plus de la moitié des sièges restent vides

Par Mounia Van de Casteele  |   |  542  mots
Quelque 1.350 emplois ont été créés depuis l'ouverture du marché en août 2015. Les conducteurs représentent 83% de ces emplois.
Selon les chiffres publiés par le gendarme du rail et de la route, le taux de remplissage des autocars est passé de 30,2% en début d'année, à 41% au 2e trimestre. La recette moyenne par passager aux 100 km progresse quant à elle de 40 centimes d’euros. Mais reste faible.

Il y a du progrès. Avec 1,5 million de passagers transportés au deuxième trimestre 2016, la fréquentation des autocars a augmenté de 39% par rapport au trimestre précédent, d'après les chiffres du dernier bilan de l'Arafer, le gendarme du rail et de la route. Cependant, les autocars sont encore loin d'être pleins, indique l'observatoire dans l'étude publiée jeudi, selon laquelle le taux de remplissage serait passé de 30,2% en début d'année, à 41% au 2e trimestre. Cela laisse donc encore plus d'un siège sur deux vide...

Lire Transport en autocar : les deux tiers des sièges sont vides

La recette reste faible : 3,6 euros aux 100 km par passager

Certes les chiffres semblent de bon augure pour le secteur. En effet, depuis la libéralisation du secteur, le chiffre d'affaires cumulé des six opérateurs (Ouibus 28% des lignes commercialisées, Eurolines/Isilines 35%, FlixBus 23%, Starshipper 8%, Megabus 6% et Migratour moins de 1%) s'établit à 40 millions d'euros dont 19 millions HT, rien qu'au deuxième trimestre, précise le régulateur. Cela représente une hausse de 56% par rapport au premier trimestre, s'expliquant par l'augmentation de la fréquentation et par la hausse de la recette moyenne par voyageur : 12,6 euros (HT) pour un trajet moyen de 342 km (contre 11,3 euros pour 346 km au 1er trimestre). La recette moyenne par passager aux 100 km (3,68 euros) progresse donc de 40 centimes d'euros. Cela reste faible.

Concrètement, quelque 193 villes étaient desservies fin juin 2016 contre 150 à la fin du premier trimestre, via 261 points d'arrêt. Plus de 1.100 liaisons sont proposées à la vente (+25%), un chiffre toutefois "dopé" par l'arrivée d'un nouvel opérateur, Migratour, qui à lui seul représente 210 liaisons commercialisées sur une ligne saisonnière ouverte en avril sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, note le régulateur. Sans tenir compte de cette nouvelle ligne, l'Arafer recense 895 liaisons commercialisées contre 858 au trimestre précédent, soit une progression de l'offre de l'ordre de 4%.

1.300 emplois créés...

Reste que le montant des inévitables pertes demeure à ce jour la grande inconnue. En revanche, le régulateur précise ce que la libéralisation du secteur a généré en termes de créations d'emplois. L'Arafer évoque ainsi un rythme moins soutenu qu'au cours des trimestres précédents, avec près de 150 équivalents temps plein supplémentaires (ETP) d'avril à juin 2016, soit plus de 1.350 ETP créés depuis l'ouverture du marché en août 2015. Les conducteurs représentent 83% de ces emplois.

...mais combien seront supprimés ?

Cela dit, certains employés pourraient bien se retrouver sur le carreau. A l'instar des chauffeurs de Megabus. En effet, l'entreprise a annoncé l'arrêt prochain de son contrat de sous-traitance avec Flixbus France, son unique client, ouvrant une période d'incertitude pour l'entreprise et ses 170 salariés.

Pour l'heure, de l'autre côté du Rhin, la Deutsche Bahn, alter ego allemand de la SNCF a annoncé ce vendredi la suppression de Berlin Linien Bus (BLB), sa filiale de bus longue distance, chroniquement déficitaire. De quoi faire cogiter la SNCF, qui s'est lancée, avec sa filiale Ouibus dans "la bataille" de l'autocar, marquant la première étape de la concentration du secteur en juin dernier.

Lire : La SNCF lance la concentration des autocars : Ouibus et Starshipper s'allient